Aujourd’hui l’on comprend un peu mieux pourquoi Ali Haddad ne s’est pas beaucoup démené lors de la campagne électorale pour l’élection d’un nouveau président à la tête du FCE. Il savait pertinemment qu’il jouera sur du velours et sa réélection passera comme une lettre à la poste. C’est désormais chose faite.
Son projet de se donner une seconde mandature à la tête de la plus importante organisation patronale du pays ne s’est heurté à aucune opposition. Mieux, il était le seul candidat et l’Assemblée générale ordinaire élective, qui s’est tenue ce samedi 15 décembre à la Safex aux Pins Maritimes à Alger, l’a adoubé par acclamation, en présence du père fondateur et premier président du FCE, Omar Ramdhane.
Plus qu’un soutien, une onction. Et avec les louanges de son prédécesseur, Reda Hamiani, qui, juste au début des travaux de l’Assemblée élective, a pris la parole pour féliciter l’ « engagement militant » des membres de la direction actuelle du FCE qu’il ira jusqu’à qualifier d’ « artisans de cette réussite », c’est-à-dire de la politique de proximité avec les pouvoirs publics qui de son avis « ne se sont pas trompés en choisissant le FCE comme fer de lance du patronat ».
Et d’exprimer ou réaffirmer sa confiance en Haddad pour impulser “une dynamique de succès et de réussite » au sein de l’organisation non sans le solliciter à « rester encore quelques années » à la tête de celle-ci.
Le président du FCE a eu droit aussi, avant son plébiscite, aux compliments du patron de la centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Said qui a dit de lui qu’il « est animé d’une pondération, d’un sens relationnel et de la fibre patriotique ».
« Je tiens à exprimer au nom de l’UGTA, mon admiration pour votre organisation », a-t-il lancé à l’adresse de l’assistance, tout en précisant que les entreprises siégeant au sein du FCE pèsent pas moins 40 milliards de dollars.
Après quoi, il appellera à la « défonctionnarisation de l’économie nationale » et à la levée des entraves bureaucratiques qui se dressent devant l’acte d’investir pour réaliser le plein investissement et « sortir de cette mécanique qui s’appelle dépendance aux hydrocarbures ».
« Nous créons nous-mêmes nos propres blocages », s’est-il insurgé. Viens alors le tour du vice-président du FCE, Salah Eddine Abdessemed, pour lire, au nom de son président, le rapport moral du premier mandat d’Ali Haddad à la tête du FCE et d’égrener toute une série de réalisations. La plus retentissante ? Incontestablement le nombre d’adhérents qui passe de 400 en 2014 à…4000 en 2018 dont 1600 de Jil’FCE.
Autres actions à mettre sur le compte de l’équipe d’Ali Haddad : l’installation de 161 délégués qui activent au niveau des régions, la création de 27 commissions thématiques et sectorielles, l’installation de 13 membres honoraires dans 13 pays (USA, Canada, Allemagne, France, Émirats Arabes Unis, etc), etc. L’autre vice-président du FCE, Mohamed Bairi, a fait état, dans son rapport financier, d’un ‘’véritable trésor de guerre’’ dont dispose actuellement le FCE qui est de 410 millions de dinars.
Avec un bilan aussi positif, il ne reste aux 211 membres de l’AG (le quorum est largement atteint) présents à la salle Ali Maachi à la Safex sur les 260 que compte le FCE que de redonner à nouveau les clefs de la maison FCE à Ali Haddad pour la garder pour quatre autres années.
L’opération est d’autant plus facile que M.Haddad est le seul candidat à sa propre succession. Il est donc réélu d’office, par acclamation. Et au vainqueur de rejoindre alors le pupitre pour se féliciter du « fonctionnement démocratique » et du « renouvellement régulier des instances et organes d’administration » du FCE.
« C’est une immense fierté pour moi de porter à nouveau la voix des entrepreneurs que vous êtes. Je vous remercie toutes et tous et vous suis grandement reconnaissant pour le renouvellement de votre confiance », a lancé Ali Haddad à l’adresse de ses pairs.
Et de promettre: « je pourrais me tromper par la faillibilité de l’humain mais jamais par manquement à mon devoir et mon engagement vis-à-vis de vous et de l’entreprise algérienne ».
Puis, il annoncera quelques décisions prises comme l’élargissement du bureau et du Conseil Exécutif de son organisation, la création d’un poste de vice-président dédié qui aura pour charge de dynamiser la construction et la modernisation du FCE, la dynamisation des commissions thématiques, etc.
Pour son nouveau mandat, Ali Haddad s’est fixé trois priorités : la construction de l’école supérieure de commerce et de management, la réalisation d’une école pour la prise en charge de 100 enfants en situation de handicap et, enfin, l’édification d’un siège social pour le FCE. Et juste après la fin des travaux de l’Assemblée générale, tout le monde s’est justement déplacé à Bab Ezzouar pour assister à la cérémonie de la pose de la première pierre du futur siège du FCE qui, selon M. Bairi, coûtera 1,2 milliards de dinars et sera réceptionné dans deux ans.