Une semaine après la « suggestion » du chef d’état-major de l’ANP pour la convocation du corps électoral dès le 15 septembre, les préparatifs s’accélèrent en perspective du scrutin présidentiel qui devrait avoir lieu à la mi-décembre.
En l’espace d’une semaine seulement, le Panel de dialogue et de médiation, malgré les critiques l’ayant ciblé et des péripéties entourant sa mission, a ainsi achevé sa mission et remis, dimanche, son rapport au chef de l’État.
Alors qu’il avait annoncé dans la foulée de l’installation du panel qu’il prendra « tout son temps » pour mener le dialogue, Karim Younes semble avoir accéléré la cadence pour élaborer son rapport final contenant l’essentiel des propositions recueillies et portant essentiellement sur la mise en place d’une instance indépendante pour l’organisation des élections. Exit le projet de conférence nationale de dialogue. Le temps presse.
Un conseil des ministres s’est tenu ce lundi, le premier depuis la désignation de Abdelkader Bensalah à la tête de l’État. Il a adopté deux projets de loi : le premier relatif à l’Autorité électorale nationale indépendante et le second modifiant et complétant la loi organique de 2016 relative au régime électoral. Les deux projets de loi ont été envoyés à l’APN qui devrait les programmer dans les prochains jours.
Sauf retournement de situation, Abdelkader Bensalah devrait convoquer le corps électoral dimanche prochain. « Le Chef de l’État a souligné (également) qu’avec ces deux textes, les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs de la scène nationale devront se mobiliser pour organiser l’élection présidentielle dans les délais requis, avec comme priorité absolue l’installation sans délai de l’Autorité nationale indépendante des élections, dès l’adoption des projets de lois organiques, conformément aux procédures constitutionnelles en vigueur », a indiqué le communiqué du Conseil des ministres.
« Le Chef de l’État a exprimé sa conviction que ces deux projets de lois organiques, permettront d’entourer le prochain scrutin des garanties requises pour l’organisation dans les délais convenus, dans un climat empreint de sérénité et d’entente, une élection présidentielle incontestable, unique voie constitutionnelle et seule solution démocratique raisonnable pour permettre au pays de sortir de cette crise », ajoute le texte.
En hâtant l’adoption de ces textes de loi et la mise en place de l’instance d’organisation des élections, le pouvoir, toujours réfractaire à l’idée d’une période de transition, comme le réclame une partie de l’opposition, semble déterminé à organiser les élections dans les « plus brefs délais » malgré l’hostilité d’une partie de la population qui a répété de nouveau vendredi dernier son rejet de l’élection avec la « bande ».
Le pouvoir ira-t-il alors à d’autres concessions en sacrifiant, par exemple, le gouvernement Bedoui ? Dans le communiqué du Conseil des ministres, Abdelkader Bensalah n’a pas laissé l’impression de vouloir se séparer de l’Exécutif qu’il a appelé à redoubler d’efforts. Bien au contraire, il lui a confié de nouvelles missions.
« J’exhorte tous les responsables à poursuivre leurs actions, à redoubler d’efforts et à faire montre de la vigilance exigée lors de la prochaine étape, en vue de garantir le bon déroulement du processus électoral, qui permettra à notre pays de rétablir l’autorité de l’État et de conférer toute la légitimité nécessaire à ses institutions ».