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Élections locales : ce qu’il faut retenir du scrutin et de ses résultats

Élections locales : ce qu’il faut retenir du scrutin et de ses résultats

L’Algérie a parachevé son renouvellement institutionnel avec la tenue le 27 novembre des élections locales. Sans surprise, le scrutin n’a pas chamboulé la carte politique issue des législatives de juin dernier ni la participation du FFS n’a fait bouger sensiblement les choses en Kabylie.

La grande majorité des 1541 assemblées communales et 48 assemblées de wilaya ont été renouvelées, tandis que 10 APW ont été élues pour la première fois après la création d’autant de nouvelles wilayas en 2019.

| Lire aussi : Le renouvellement des assemblées élues parachevé : et maintenant ?

De ce scrutin, il faut d’abord retenir le taux de participation, plus élevé que les deux précédents, les dernières législatives de juin dernier et le référendum sur la révision constitutionnelle de novembre 2020.

Un peu plus de 35% des inscrits se sont rendus aux urnes contre à peine 23% en juin dernier. Difficile d’y voir néanmoins un affaiblissement de la dynamique de boycott qui a marqué toutes les élections organisées depuis 2019, tant les scrutins locaux n’obéissent pas à la même logique politique qui configure les consultations nationales.

La participation d’un des principaux partis de l’opposition en Algérie, le Front des forces socialistes (FFS), a permis d’éviter un troisième « zéro vote » consécutif en Kabylie, sans plus.

Les 6% de vote enregistrés dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Bejaïa constituent un taux plus proche de la participation symbolique que de l’adhésion populaire au processus électoral.

Moins d’actes anti-vote et peu de contestations

Fait notable aussi, il y a eu moins d’actes anti-vote dans cette région et seules 4 communes n’ont pas voté du tout, faute de candidats. Mis à part des dépassements dénoncés séparément par certains partis, les résultats n’ont pas fait l’objet de large contestation.

Si la dynamique de boycott est toujours là, la carte politique issue des dernières législatives est également figée. La victoire du FLN en juin dernier avait constitué une surprise retentissante, mais son arrivée en tête à l’occasion des locales était attendue.

Malgré son rôle dans la gestion des affaires du pays sous Bouteflika et sa stigmatisation pour cela par le Hirak, l’ex-parti unique a préservé son réservoir et sa machine électorale et, le fort taux de boycott aidant, a pu rafler 147 communes et arriver en tête dans 27 assemblées de wilaya.

C’est un score légèrement en recul par rapport aux résultats des locales de 2017 mais qui n’appelle toutefois pas aucune lecture politique, les performances de ce genre de ce scrutin étant aussi tributaires des choix des candidatures et du poids des alliances d’intérêts au niveau local.

Le Rassemblement national démocratique (RND) garde aussi son statut de « deuxième parti du pouvoir », les indépendants confirment leur percée dans le sillage de la nouvelle politique de l’Etat qui tend à faire plus de place dans les institutions aux jeunes et à la société civile.

FFS : des objectifs loin d’être atteints 

La représentation de la mouvance islamiste par les mouvements El Bina et MSP se conforte également. Les deux partis arrivent en 5e et 6e positions avec des scores mitigés et surtout derrière le surprenant Front de l’avenir (El Moustakbal) de Abdelaziz Belaïd.

La grande désillusion de ce scrutin est sans doute le score du FFS, arrivé seulement septième en nombre de sièges. La faible participation dans son fief traditionnel, en Kabylie, est un échec pour lui d’abord.

Son score aussi (majorité absolue dans 47 communes et majorité simple dans deux APW), à fortiori en l’absence de l’autre grand parti fortement implanté dans la région (le RCD), est très en-deçà des attentes de sa direction et de ses militants dont une partie, faut-il le souligner aussi, a passé outre la consigne de participation. Cette indiscipline et les résultats mitigés des listes du parti risquent de ne pas passer sans conséquences, au moins sur la nouvelle ligne politique initiée depuis le printemps dernier.

Pour le reste, le scrutin de samedi dernier n’aura pas chamboulé ni même fait bouger les choses sur la scène politique. C’est une certitude, on ne parlera pas d’un avant et d’un après 27 novembre 2021.

 

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