Sans surprise, le Front des forces socialistes (FFS) a annoncé ce samedi 23 juillet sa participation aux élections partielles prévues dans certaines communes de Béjaïa et de Tizi-Ouzou le 15 octobre prochain.
Le scrutin partiel a été décidé pour pourvoir d’assemblées les municipalités où il n’a pas été possible de tenir le vote lors des élections locales du 27 novembre 2021, faute de candidatures.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a signé dimanche dernier le décret portant convocation du corps électoral pour ces élections qui concernent six communes, quatre à Béjaïa et deux à Tizi-Ouzou.
Il s’agit des communes de Feraoun, M’cisna, Toudja et Akbou dans la wilaya de Béjaia, et des communes de Ait Mahmoud et Ait Boumahdi dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Si dans toute la Kabylie le taux de participation au scrutin du 27 novembre dernier était très bas, dans les localités citées le vote n’a pas pu avoir lieu.
Le FFS fait partie des formations politiques ayant pris part au scrutin, et c’est dans « le prolongement » de cette participation qu’il annonce que ses listes entreront en lice le 15 octobre.
« Conformément à la résolution du conseil national extraordinaire du 10 septembre 2021 portant décision de participation aux élections locales du 27 novembre 2021, et dans le prolongement de cette participation, le FFS informe l’opinion publique qu’il prendra part aux élections locales partielles prochaines convoquées pour le 15 octobre 2022 dans quatre communes de la wilaya de Béjaia et deux autres communes au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou », indique le parti dans un communiqué signé de son premier secrétaire Youcef Aouchiche.
Le FFS explique que l’objectif de sa participation est de « gagner des espaces dans les assemblées populaires communales concernées et profiter de ce rendez-vous politique pour promouvoir son projet politique et plaider en faveur de sa vision de la gestion locale basée sur la démocratie participative et la solidarité locale ».
« Nous demandons à nos structures locales et nos militants, notamment ceux concernés par cette échéance d’œuvrer afin d’assurer la réussite dans cette élection et permettre au parti d’atteindre les objectifs tracés à travers cette participation », lit-on en outre dans le communiqué.
Lors du scrutin du 27 novembre, le FFS a remporté la majorité absolue dans 47 communes et la majorité relative dans 65 autres, la plupart en Kabylie où il a aussi raflé deux APW, celles de Béjaïa et de Tizi-Ouzou.
Le scrutin avait été boycotté notamment par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), l’autre parti fortement ancré dans la région.
Au niveau national, c’est le parti du Front de libération nationale (FLN) qui est arrivé en tête, suivi du Rassemblement national démocratique (RND), des indépendants et du Front El Moustakbal.
Le précédent des Arouch
Malgré le faible taux de participation à l’échelle nationale et particulièrement en Kabylie, Youcef Aouchiche avait estimé que le FFS avait atteint son « objectif stratégique et politique ».
« Nous avons réussi à briser l’immobilisme politique ambiant en imposant notre discours. Nous avons aussi pu arracher des espaces dans le champ public pour être ainsi au service du peuple et nous avons barré la route à ceux qui voulaient isoler la région de Kabylie du reste des wilayas », avait indiqué le premier secrétaire du parti au lendemain du scrutin.
Avec l’organisation des élections locales, le pouvoir a parachevé sa feuille de route de renouvellement des institutions élues sous l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, en organisant l’élection présidentielle le 19 décembre 2019, les législatives le 12 juin 2021 et les locales le 27 novembre de la même année.
Il y a eu aussi le référendum sur la révision constitutionnelle du 1er novembre 2020.
En plus du fort taux de boycott qui a marqué tous ces suffrages, les élections locales de novembre dernier ont été entachées par la non-tenue du vote dans plusieurs localités de Kabylie, à cause de l’incapacité des partis à constituer des listes de candidature.
Début janvier dernier, le conseil des ministres a décidé de designer à la tête des communes concernées des administrateurs, « jusqu’à nouvel ordre » et ces derniers ont été installés en février.
Mais il était évident que pour parachever intégralement le renouvellement de l’édifice institutionnel, il faut mette fin à cette situation d’exception, d’où la décision, prise également en conseil des ministres d’organiser des élections partielles le 15 octobre prochain dans les communes dépourvues d’APC.
Ce n’est pas là première fois qu’un tel scénario survient en Kabylie.
Des élections partielles ont eu lieu en 2005 dans toute la région après la révocation des maires issus des élections de 2002, comme l’exigeait le mouvement des Arouch qui les qualifiait d’ « indus élus » à cause du faible taux de participation au vote.