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Elias Zerhouni, le médecin algérien qui a conquis l’Amérique

Elias Zerhouni, le médecin algérien qui a conquis l’Amérique

Le président Abdelmadjid Tebboune a nommé, samedi 13 juin, Elias Zerhouni au poste de conseiller spécial à l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

Si son nom est familier, c’est parce que M. Zerhouni s’est distingué par une longue carrière dans le domaine de la santé aux États-Unis puis en France lui ayant permis d’être présenté comme l’une des « success story » des Algériens réussissant à l’étranger.

Né en 1951 à Nedroma (Tlemcen), Elias Zerhouni grandit à Alger où il effectue des études de médecine. Cinquième de sa promotion, il opte pour une spécialité peu recherchée à savoir la radiologie, relate le magazine français Le Point dans un portrait datant de 2013. Son choix d’opter pour l’imagerie médicale surprend jusqu’au doyen de la faculté qui le convoque.

Premier médecin algérien à décrocher l’équivalence américaine

« La radiologie nécessite du matériel trop coûteux pour notre pays. Tu ne vas pas pouvoir travailler, tu vas perdre ton temps », dit le doyen au jeune Zerhouni. « Après m’avoir sermonné, le doyen m’a expliqué que je ne m’en sortirais que si je faisais un stage à l’étranger une fois mon cursus terminé à Alger », a raconté l’intéressé. Suivant les conseils du doyen, il prépare par correspondance l’examen d’équivalence pour les États-Unis.

Elias Zerhouni devient le premier médecin algérien à décrocher l’équivalence américaine. Le doyen de la faculté de médecine d’Alger lui obtient une bourse à Baltimore (Maryland), fief de la fondation Johns Hopkins, qui possède l’université de médecine et l’hôpital les plus prestigieux des États-Unis. À 24 ans, il signe au service de radiologie pour trois mois, mais finira par effectuer toute sa carrière aux États-Unis.

« Je reste algérien, bien sûr. Mais je suis fan des États-Unis. Et je dois à la France mon cartésianisme », déclarait Zerhouni en 2013.

Nommé par George W. Bush

Aux États-Unis, Elias Zerhouni gravit les échelons jusqu’à devenir vice-doyen du CHU Johns Hopkins entre 1995 et 2002. En 2002, il est contacté par la Maison Blanche sous l’administration du président George W. Bush pour lui proposer de diriger le National Institute of Health (NIH), prestigieuse agence gouvernementale américaine regroupant 27 instituts et forte de 10.000 scientifiques qui finance des projets d’universités, d’hôpitaux, d’entreprises aux États-Unis et ailleurs.

Elias Zerhouni occupera le poste jusqu’en 2008. Des États-Unis, il dira qu’aucun autre pays n’aurait pu lui donner l’opportunité d’effectuer un tel parcours. « En France, en Allemagne ou ailleurs, je n’aurais pas pu faire un parcours pareil. Même quand j’ai voulu rentrer en Algérie, en 1984, j’ai senti que je n’étais pas le bienvenu », a affirmé M. Zerhouni.

Après avoir quitté le poste de directeur des NIH, il est nommé en 2009 par le nouveau président Barack Obama comme envoyé spécial des États-Unis pour la science et la technologie. En 2011, il est nommé Président Monde de la recherche & développement du groupe pharmaceutique français Sanofi, numéro trois mondial de la pharmacie.

Il occupera ce poste jusqu’à sa retraite, en 2018, avant d’être nommé ce samedi conseiller spécial à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de son pays, l’Algérie.

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