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Elon, Musk, Meloni… : campagne mondiale honteuse contre Imane Khelif

Elon, Musk, Meloni… : campagne mondiale honteuse contre Imane Khelif

Imane Khelif Source : Facebook
Imane Khelif

Les attaques contre la boxeuse algérienne Imane Khelif ne s’estompent pas. Bien au contraire. Après son entrée en lice aux Jeux olympiques de Paris ce jeudi 1er août, les détracteurs de l’Algérienne dont des célébrités planétaires comme Elon Musk sont revenus à la charge avec plus de véhémence. 

Imane Khelif a brillamment entamé le tournoi olympique. Ce jeudi, elle a mis en tout et pour tout 46 secondes pour écarter son adversaire Italienne Angela Carini en huitièmes de finale de la catégorie des -66 Kg. 

L’Italienne a abandonné aussitôt le premier round entamé, ayant compris qu’elle n’aura aucune chance pour remporter le combat. 

La première attaque est venue sur le ring même. En larmes, Angela Carini a refusé de serrer la main d’Imane Khelif lorsque l’arbitre a soulevé le bras de celle-ci. Une manière pour l’Italienne de formuler indirectement l’accusation qui ne lâche pas l’Algérienne depuis le début de ces jeux de Paris, à savoir qu’elle est…un homme ! 

Imane Khelif accusé d’être un homme

« Cela aurait pu être le match de ma vie, mais je devais aussi préserver ma vie à ce moment-là », a-t-elle déclaré aux journalistes après son abandon, ouvrant la voie à une série sans fin d’attaques émanant de personnages d’horizons divers.

Imane Khelif avait pourtant été réhabilitée par des tests effectués par des experts du Comité olympique international olympique (CIO) après sa disqualification en mars 2023 aux championnats du monde à New Delhi pour un taux élevé de testostérone. 

Les tests avaient révélé que l’Algérienne était bel et bien une femme et a été autorisée à prendre part aux Jeux olympiques de Paris 2024.

Les choses devaient en rester là, mais la polémique a rebondi après le début des JO. L’Algérienne a subi des attaques au-delà du monde du sport, émanant par exemple du vice-président du conseil italien et président du parti d’extrême-droite la Ligue, Matteo Salvini, ou encore du milliardaire américain Elon Musk.

C’est à croire que Salvini n’a pas d’autre occupation que la boxeuse algérienne. Immédiatement après la défaite de sa compatriote, il a été l’un des premiers à réagir, avec la même véhémence. 

« Il frappe trop fort, ce n’est pas bien », a-t-il écrit sur X. L’usage du déterminant masculin n’est évidemment pas une faute. C’est sa manière de réitérer l’accusation à l’égard d’Imane Khelif d’être une transgenre. Une accusation fallacieuse car ce genre de chose est interdit en Algérie. 

« Bravo Angela, tu as bien fait ! Notre athlète a dû abandonner face à Imane Khelif, avant de fondre en larmes après tant de sacrifices partis en fumée« , a-t-il ajouté, avant de dénoncer une »scène vraiment anti-olympique". Hallucinant !

Imène Khelif attaquée après sa victoire en 46 secondes face à l’Italienne Angela Carini 

« Honte à ces bureaucrates qui ont permis un match qui n’était visiblement pas sur un pied d’égalité. Tout le monde en Italie et dans le monde l’a remarqué », a appuyé le dirigeant d’extrême-droite. 

La présidente du Conseil du gouvernement italien Giorgia Meloni n’a pas raté l’occasion pour apporter son grain de sel à la polémique.

« Je sais que tu n’abandonneras pas, Angela, et je sais qu’un jour tu gagneras avec efforts et sueurs ce que tu mérites », a-t-elle écrit sur X, en illustrant d’une photo avec la boxe Carini, en ajoutant : « Dans une compétition enfin équitable ». Suffisant pour appuyer les thèses de Salvini et l’extrême-droite occidentale.


Un autre personnage qui n’a rien à voir avec le sport a formulé les mêmes accusations juste après le combat. Il s’agit de la géopolitologue australienne Velina Thakarova. Elle a qualifié Imane Khelif d’ « homme biologique algérien ». 

« L’homme biologique algérien Imane Khelif a battu l’Italienne Angela Carini après seulement 45 secondes lors des éliminatoires de boxe des 66 kg aux Jeux olympiques. Quelle disgrâce ! Qu’en est-il des droits des athlètes féminines biologiques ? Où sont toutes les féministes ? », a-t-elle attaqué sur X. 

« Le sourire d’un homme qui se sait protéger par un établissement sportif misogyne profitant du désarroi d’une femme qu’il vient de frapper à la tête et dont il vient de briser l’ambition d’une vie », a pour sa part ironisé la célèbre romancière britannique Johanne Rowling, auteure de Harry Potter. 

Elon Musk est lui aussi revenu avec deux commentaires successifs sur le réseau social dont il est le propriétaire. « Vrai ou laissez-la le démentir », a-t-il d’abord commenté un tweet dans lequel le banquier John Lefèvre avait écrit au-dessus d’une vidéo du combat : « Kamala Harris supporte celle-là ».

« Les hommes n’ont pas leur place dans le sport féminin » a écrit la nageuse américaine Riley Gaines. Ce à quoi Musk a répondu : « Absolument ! ». 

Le journaliste français de  de CNews, Ivan Rioufoul, s’en est pris à « l’idéologie trans’ magnifiée par la cérémonie JO 2024 » qui permet selon lui « d’assommer une femme par une « boxeuse » à testostérones ».

Le journal français Le Point a lui aussi dérapé en annonçant la nouvelle sur sa page Facebook : « Une boxeuse italienne a abandonné contre une athlète intersexe. »

Le CIO refroidit les détracteurs de la boxeuse algérienne

Imane Khelif est qualifiée pour les quarts de finale de la catégorie des -66 kilogrammes. Elle est bien partie pour aller jusqu’au bout et monter sur le podium, peut-être sur la première marche. Il est maintenant certain que les attaques ne la lâcheront pas et iront crescendo à mesure qu’elle avancera dans la compétition. 

La boxeuse fait pour le moment le dos rond et se concentre sur son objectif. Face aux attaques qu’elle subit, elle a reçu le soutien de toutes les parties qui comptent.

Abderrahmane Hamad, ministre de la Jeunesse et des Sports et président du Comité olympique algérien (COA) lui a apporté son soutien et assuré avoir pris toutes les mesures pour la protéger. 

Mardi 30 juillet, soit 48 heures avant l’entrée d’Imane Khelif dans la compétition, le CIO a démenti tout ce qui est colporté à propos de l’Algérienne et a fermé définitivement la porte à ceux qui demandaient sa disqualification. 

L’instance internationale a rappelé par la voix de son porte-parole Mark Adams qu’il a été établi que la boxeuse algérienne est une femme et assuré que « toutes les compétitrices qui participent aux JO, suivent et respectent les règles éligibilité ». Ce jeudi, face à l’ampleur des attaques honteuses contre Imane Khelif, le CIO est revenu à la charge pour réaffirmer l’éligibilité de la boxeuse algérienne aux Jeux olympiques.

« Tous les athlètes participant au tournoi de boxe des Jeux olympiques Paris 2024 respectent les règles d’éligibilité et d’inscription à la compétition, ainsi que toutes les règles médicales applicables établies par l’Unité de Boxe Paris 2024, a déclaré le CIO dans un communiqué.

La plus haute instance sportive internationale a ajouté : « Comme pour les compétitions de boxe olympiques précédentes, le sexe et l’âge des athlètes sont basés sur leur passeport. »

Poursuivant sa mise au point aux détracteurs d’Imane Khelif, le CIO a indiqué que la campagne haineuse contre  la boxeuse algérienne a pris racine lors des championnats du monde de boxe en 2023 où elle victime d’une décision « soudaine » et « arbitraire » par l’IBA (Fédération internationale de boxe). La boxeuse taïwanaise Lin Yu-ting a subi le même sort que l’Algérienne lors de cette compétition.

« Les agressions actuelles contre ces deux athlètes sont entièrement basées sur cette décision arbitraire, qui a été prise sans aucune procédure appropriée – surtout si l’on considère que ces athlètes ont participé à des compétitions de haut niveau pendant de nombreuses années », a assené le CIO.

Imane Khelif n’a plus qu’une chose à faire maintenant : aller chercher cette médaille d’or qui fera le bonheur de toute l’Algérie.

 

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