Le gouvernement de Justin Trudeau allège et simplifie les conditions d’obtention de la citoyenneté canadienne pour les étrangers vivant légalement au Canada.
À partir du 11 octobre prochain, tout demandeur de citoyenneté doit avoir « été présent au Canada pendant au moins trois des cinq ans qui ont précédé la date de sa demande ». Auparavant, les conservateurs qui étaient au pouvoir avaient imposé une présence effective de quatre ans pendant les six ans précédant la demande. Leur loi était entrée en vigueur en juin 2015.
Deux ans plus tard, le gouvernement libéral de Justin Trudeau applique une de ses promesses électorales en abrogeant les dispositions critiquées par beaucoup d’organismes défendant les immigrants. D’autres changements ont été apportés. Exemple : l’obligation d’être présent au Canada six mois par an pendant les 4 ans précédant la demande a été supprimée.
L’exigence de connaître l’anglais ou les deux langues officielle du pays pour les demandeurs a été changée. Elle s’applique uniquement pour les demandeurs âgés entre 18 et 54 ans. Auparavant, elle était applicable pour tout demandeur âgé de 14 à 64 ans.
« L’un des principaux atouts pour réussir son intégration dans la vie au Canada est l’obtention de la citoyenneté canadienne. Le gouvernement encourage tous les immigrants à demander la citoyenneté canadienne et à profiter de tous les avantages qu’offre le fait d’être Canadien », explique le ministre canadien de l’immigration, Ahmed Hussen, lui-même arrivé au Canada en 1992 comme réfugié somalien.
Les Algériens champions de la citoyenneté canadienne
« Les Algériens obtiennent, en moyenne, la citoyenneté canadienne au bout de 3,8 années de résidence. Ceci contrairement à la moyenne des immigrants qui l’obtiennent au bout de 6 ans », affirme l’historienne Marion Camarasa dans son livre “La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent : une histoire des Algériens au Canada”.
« Les originaires d’Algérie naturalisés conservent leur nationalité algérienne et acquièrent la citoyenneté canadienne souvent pour des raisons pratiques. Elle leur ouvre les portes du monde occidental », ajoute l’historienne.
La notion de citoyenneté, quoi que juridiquement ne diffère pas du concept de nationalité, n’est pas liée à la nation. Elle est très répandue dans les États fédéraux qui peuvent être composés de plusieurs nations. Au Canada, par exemple, le Québec est reconnu comme « une nation au sein d’un Canada uni ».
Par ailleurs, d’autres mesures sont entrées en vigueur en juin dernier, date de la promulgation de la nouvelle loi. La mesure qui permettait, sur proposition de conservateurs, de révoquer la citoyenneté canadienne d’un binational « si cette personne est déclarée coupable de trahison, d’espionnage ou de terrorisme » a été abrogée.
« Tout citoyen à double nationalité qui est déclaré coupable de ces crimes est traduit devant la justice canadienne, comme tout autre Canadien qui enfreint la loi », prévoit la loi proposée par le gouvernement Trudeau.