Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle française, a donné, ce mercredi 12 avril, plus de détails sur sa vision des relations Afrique-France.
Dans un entretien accordé au Monde Afrique, le leader du mouvement « En Marche ! » évoque une nouvelle fois la colonisation en Algérie et indique s’inscrire « dans la repentance », sans pour autant, « refouler ce passé ».
« La colonisation a donné lieu à des violences qui ont nié l’humanité des victimes (…) C’est en assumant la vérité sur notre histoire commune que nous pourrons regarder franchement l’avenir », explique Emmanuel Macron qui souligne le rôle nécessaire des historiens.
Non aux camps de migrants au Maghreb
Interrogé sur l’immigration, il indique ne pas être favorable à l’installation de camps au Maghreb. « La création de camps à la frontière n’est pas une bonne idée, on le voit en Libye », dit-il. « Il faut aussi travailler en amont : contre les réseaux criminels des passeurs ; contre les causes des migrations, en aidant les pays d’origine des migrants à offrir à leurs habitants un avenir sur place ». Il évoque alors la possibilité pour l’Europe de mettre en place des accords « mutuellement bénéfiques pour accompagner une politique migratoire maîtrisée et humaine » et revient sur la nécessité pour la France de « tenir ses engagements en matière d’accueil des réfugiés ».
« Faciliter la circulation des chercheurs et des entrepreneurs »
Le candidat français voit dans l’Afrique, un « continent de l’avenir » avec une croissance continue depuis deux décennies, un « essor des classes moyennes », le développement du « secteur privé et une jeunesse créative et dynamique ».
De ce fait, il veut de nouvelles relations avec le continent et des partenariats dans tous les domaines : « climat, commerce, emploi, innovation, mais aussi sécurité et stabilité ». Afin de renforcer ces relations, Emmanuel Macron souhaite faciliter « la circulation des chercheurs et des entrepreneurs, et mobiliser les investisseurs privés, français et africains, pour innover et créer de la valeur ensemble ».
« 10 % de la population française à des origines africaines »
Selon le candidat, les relations avec le continent dépassent le cadre politique. « 10% de la population française à des origines africaines et 300.000 ressortissants français résident en Afrique (…) Ces liens humains sont un atout. C’est pourquoi je veux approfondir les relations entre acteurs de la société civile et acteurs économiques », explique-t-il.
S’il est élu, l’aide bilatérale en Afrique ira en priorité aux « pays de l’espace francophone et dans les pays les moins avancés ». Concernant la présence militaire française sur le continent, il plaide pour « que le renforcement des capacités sécuritaires africaines, nationales et régionales » soit « un objectif prioritaire pour la France et pour l’Europe » et appelle à plus d’implication de la part des partenaires européens, citant en exemple « l’engagement majeur de l’Allemagne au Sahel ».