Le nombre de civils tués par la coalition antiterroristes conduite par les États-Unis a triplé en 2017 en raison des assauts lancés contre des centres urbains très peuplés tenus par le groupe Etat islamique (EI), selon une ONG.
Au total, en Irak et en Syrie, entre 3.923 et 6.102 « non-combattants » ont péri et 2.443 civils ont été blessés lors de 766 attaques meurtrières en 2017, selon le recensement annuel d’Airwars.
En 2016, entre 1.243 et 1.904 avaient été tués, selon la même source.
L’accroissement atteint donc 215%, indique l’ONG fondée à Londres à l’été 2014 et composée de journalistes et de chercheurs. Airwars répertorie le nombre de victimes civiles causées par les frappes aériennes menées par la coalition et la Russie en Irak et en Syrie.
Au cours de l’année, la coalition a fait état de 11.573 frappes aériennes et tirs d’artillerie, soit une augmentation de 50% par rapport à l’an dernier. Ces actions ont visé majoritairement la Syrie (71%) par rapport à l’Irak (29%).
Airwars relève que ce « nombre sans précédent de morts civils coïncide avec le début de la présidence (américaine de Donald) Trump et suggère que la politique visant à protéger les civils a été réduite sous la nouvelle administration ».
Durant les huit premiers mois de l’année jusqu’en septembre, Airwars a relevé « plus d’allégations contre la coalition que contre les forces de Moscou ».
La situation est différente en Syrie et en Irak. Le nombre de morts a quadruplé dans le premier pays avec la bataille de Raqa qui a fait au moins 1.450 morts parmi les civils, alors qu’en Irak il a quasiment doublé.
Selon Airwars, entre le début de la bataille pour Mossoul le 17 octobre 2016 et l’annonce de la « libération » mi-juillet 2017, entre 1.066 et 1.579 civils ont été tués par les raids de la coalition dans la deuxième ville d’Irak, un temps « capitale » du califat de l’EI aujourd’hui en lambeaux.