« Subtil », « étonnant », le premier long-métrage de Karim Moussaoui, sorti en salles en France mercredi 8 novembre, est applaudi par la critique. Si la presse française est globalement unanime, certains médias lui reprochent néanmoins une représentation pas assez fouillée de la société algérienne contemporaine. Revue de presse.
« Quelque chose bouge donc dans le cinéma algérien ? », s’interroge Le Monde. « Et à voir le nouveau film de Karim Moussaoui – après son magnifique moyen-métrage Les Jours d’avant (2015), après l’envoûtant documentaire Dans ma tête un rond-point, de Hassen Ferhani (2016) –, le doute n’est plus permis ». Pour le quotidien du soir, « Moussaoui (…) signe avec En attendant les hirondelles un film semblablement marcheur et aéré, sensuel et elliptique, languissant et rageur. »
Libération ne tarit pas d’éloges à l’égard du réalisateur et parle d’une « première oeuvre d’une rare maîtrise ». « Entre désir de liberté et poids des traditions, le film de Karim Moussaoui prend le prétexte de trois récits pour disséquer de façon précise et inspirée les tensions qui perdurent dans la société algérienne », analyse le journal.
De son côté, le quotidien régional Ouest France voit dans le film « un portrait subtil et sensible de l’Algérie d’aujourd’hui. Un présent dont les racines sont aussi dans l’histoire et le passé tourmenté de ce grand pays méditerranéen à deux doigts de l’explosion ou du renouveau ».
Le magazine culturel Telerama est plus mitigé. « Le réalisateur débutant mêle trois histoires dans un style qui voudrait évoquer Michelangelo Antonioni… Une jeune femme accepte un mariage forcé, mais il suffit d’une danse avec celui qu’elle aime pour qu’elle chavire. Un homme refuse d’intervenir lors d’une agression. Un autre est confronté à son passé : enlevé par des islamistes, il a assisté, jadis, au viol d’une femme, aujourd’hui mère d’un enfant qui ne fait que hurler leur douleur… Cette dernière partie l’emporte, de loin, sur les autres par sa force et son intensité. Le reste manque, par moments, de flamme et de fluidité ».
Si Le Figaro salue une direction d’acteurs réussie, il juge l’analyse de la société algérienne donnée par ce film trop superficielle. « À travers ces trois histoires, qui font déambuler dans des milieux sociaux et des paysages différents, le réalisateur ausculte l’Algérie d’aujourd’hui. Mais s’il fait bien vivre ses personnages, avec des interprètes convaincants, leurs histoires interrompues forment un constat parfois trop allusif pour qui n’est pas au fait du contexte politique et social. »