On attendait des poids lourds comme Vahid Halilhodzic, Hervé Renard ou encore Carlos Queiroz, mais la FAF a jeté son dévolu sur Djamel Belmadi (42 ans) pour remplacer Rabah Madjer à la tête de l’équipe nationale.
S’agit-il d’un autre choix risqué de la part du président de la FAF Kheireddine Zetchi ? Éléments de réponse.
Aucune expérience sur le plan continental
D’aucuns estiment que le patron de la FAF n’a pas le droit à l’erreur cette fois-ci, après avoir réalisé un mauvais casting en engageant l’Espagnol Lucas Alcaraz et Rabah Madjer, partis au bout de quelques mois seulement de collaboration.
Zetchi savait pertinemment qu’il sera attendu au tournant à propos de l’identité du troisième sélectionneur depuis son élection à la présidence de la FAF le 20 mars 2017.
Maintenant que le choix de Belmadi a été officialisé, il reste à savoir sur quels critères Zetchi s’est basé pour confier les rênes de la sélection à l’ancien capitaine de l’équipe nationale (20 sélections/5 buts).
Le 24 juin dernier, peu après la fin des travaux du Bureau fédéral tenus au Centre technique de Sidi Moussa, ayant débouché sur le départ de Madjer, Zetchi était clair dans ses propos en fixant un critère incontournable qui devait être présent dans le futur coach.
« Nous allons engager un technicien expérimenté dans le football continental », a indiqué le patron de la FAF, non sans citer les noms d’Halilhodzic, Renard, et Queiroz, tous ayant un vécu continental et international considérable, qui répondaient largement au profil recherché.
Après l’échec des pourparlers avec les entraîneurs de catégorie A, dont l’ancien sélectionneur national le Bosnien Vahid Halilhodzic (2011-2014) qui représentait la priorité N.1, la FAF, pressée par les supporteurs et même par le ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Hattab, s’est retrouvée dès lors dans une situation où le moindre retard supplémentaire aurait été lourd de conséquences.
C’est alors que Zetchi et ses collaborateurs ont contacté mardi Djamel Belmadi pour jouer le rôle du « pompier » et mettre fin à une longue attente autour du nouveau coach des Verts qui a duré 38 jours.
Un éventuel échec sonnerait le glas pour Zetchi
Maintenant que l’équipe nationale a désormais un nouveau sélectionneur, arrivé pour un contrat qui court jusqu’en 2022, tout le monde s’impatiente pour voir le nouveau visage de cette sélection qui a bu la calice jusqu’à la lie sous la conduite de Rabah Madjer, avec notamment une mauvaise série de quatre défaites de suite en amical.
En consommant deux entraîneurs en l’espace de 15 mois seulement, le président de la FAF sait qu’il aura à gérer une période difficile, du moment où le moindre faux pas, notamment lors des prochains matchs officiels, pourrait simplement lui coûter cher.
L’option Belmadi n’est pas sûre et reste loin de faire l’unanimité, selon les premières opinions des supporters de l’EN, divisés sur ce choix porté sur l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille.
Zetchi aurait bien voulu se « couvrir » derrière un technicien « mondialiste » de renommée qui a fait ses preuves un peu partout, juste pour faire taire les critiques et satisfaire les exigences du public qui réclamait un « grand entraîneur », mais en désignant Belmadi, l’ancien président du Paradou AC se met au devant de la scène et serait le fusible qui va sauter dans le cas où la situation n’évoluera pas.
Belmadi a hérité d’un groupe en manque de confiance, dont le jeu a carrément tourné au « ridicule » sous la houlette de Madjer en témoignent les dernières prestations fournies par les coéquipiers de Riyad Mahrez. L’ancien entraîneur d’Al-Duhaïl (div.1/Qatar) aura certainement du pain sur la planche pour tenter de « réanimer » un groupe et lui permettre d’amorcer un nouveau départ.
Même si le mal de cette EN est profond et ne date pas d’aujourd’hui, Belmadi est appelé à redresser la barre rapidement pour retrouver un tant soit peu de sérénité, à commencer par le prochain match en déplacement face à la Gambie à Banjul, prévu le 7, 8, ou 9 septembre dans le cadre de la 2e journée (gr.D) des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019.
Rappelons que Belmadi aura à travailler avec l’entraîneur des gardiens de buts Aziz Bouras, qui effectue son retour chez les Verts selon la FAF, en attendant la désignation d’un entraîneur-adjoint et d’un préparateur physique.