Diaspora

En France depuis 14 ans, la préfecture lui refuse un titre de séjour et lui délivre une OQTF

Malgré l’effort qu’ils fournissent pour s’intégrer et s’insérer dans la société française, de nombreux étrangers finissent par écoper d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Mohamed Hezil est l’un de ces étrangers qui ont construit leur vie en France mais qui se retrouvent finalement invités à la quitter. Mohamed a pu trouver un logement, décroché un CDI, construire des liens solides, mais il n’a jamais réussi à obtenir un titre de séjour en France, rapporte le journal La Voix du Nord.

Arrivé dans l’Hexagone en 2011, Mohamed s’installe à Roubaix, une ville du nord du pays. Artiste, il est reconnu dans le domaine du théâtre et du cinéma. Ce ressortissant originaire du Maroc, qui a sorti son premier court métrage en 2023, a même représentée la ville de Roubaix au trail du Mont-Blanc.

France : un parcours exemplaire soldé par une OQTF

Mohamed Hezil est également très investi dans la vie locale de la ville française. Il est notamment le fondateur de l’association La Graine qui aide à l’insertion des jeunes dans la vie artistique. En 2019, ce sans-papiers marocain a aussi pu décrocher un CDI et travailler comme aide à domicile auprès de personnes âgées et handicapées.

Malgré ce parcours exemplaire, sa première demande de titre de séjour a été rejetée par la préfecture du Nord. La décision du service de l’État a été contestée par l’avocat du sans-papier auprès du tribunal administratif.

Cependant, après avoir examiné sa demande, la préfecture du Nord a décidé de nouveau de la rejeter et de mettre le demandeur sous le coup d’une OQTF. La préfecture a justifié sa décision par le fait que le demandeur « manque d’attaches à Roubaix ».

« J’ai plus d’attaches dans cette ville qu’au Maroc où je n’ai pas mis les pieds depuis vingt ans », assure pourtant le sans-papier marocain. Il explique en effet que ses deux parents au Maroc sont décédés et qu’il ne veut plus revenir dans son pays d’origine.

Après 14 ans en France, il est obligé de revenir au Maroc

Le sans-papiers se dit « tétanisé » par la décision de sa préfecture. « C’est comme si un piano m’était tombé sur la tête », a-t-il confié au journal français La Voix Du Nord. Désormais, Mohamed vit dans l’angoisse. Il s’est retrouvé du jour au lendemain sans travail et sans accès à la sécurité sociale.

Alors que son avocat a déposé un deuxième recours auprès du tribunal administratif, une pétition a été lancée sur le site Change.Org pour soutenir Mohamed Hezil et pour contester la décision de son expulsion.

En plus de cette pétition, qui a été signé par plus de 500 personnes en quatre jours, Mohamed Hezil bénéficie du soutien de plusieurs députés et du maire de Roubaix

La pétition, qui appelle à la régularisation de Mohamed Hezil, indique que ce Marocain « a franchi toutes les étapes d’une bonne intégration » et qu’il « assure un service essentiel auprès de personnes âgées et handicapées ».

Mohamed Hezil vit chez Babeth, une personne malade et alitée qu’il aide au quotidien. « Babeth a besoin de moi, elle me considère comme son fils, et vice versa », a-t-il expliqué.  Ce n’est malheureusement pas l’avis de la commission de titre de séjour  qui considère que Mohamed Hezil ne dispose pas de vie privée et familiale en France.

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