Politique

En France, l’Algérie « n’a pas perdu de l’influence, mais du temps »

Les Algériens constituent l’une des premières, sinon la première communauté étrangère en France. Certains trouvent toutefois qu’ils ont perdu de l’influence dans ce pays et n’exercent pas le poids et l’influence qu’auraient dû permettre leur nombre et le succès de beaucoup d’entre eux. Mehdi Ghezzar, entrepreneur à succès basé en France, « Grande gueule » à RMC et consultant chez AL24 News, n’est pas de cet avis.

Mehdi Ghezzar est quelqu’un qui a bien réussi en France. Il a commencé en 2013 par la décoration d’intérieur de luxe avant de se retrouver à la tête d’une entreprise diversifiée activant dans la restauration, l’automobile et l’immobilier. Parallèlement à ses activités, il est chroniqueur dans la célèbre émission “Les grandes gueules” diffusée sur RMC.

“On a eu une décennie compliquée”

Pour lui, l’Algérie « n’a pas perdu de l’influence » en France, elle a juste « perdu du temps ». “On a eu une décennie compliquée, de 2010 jusqu’à 2019, où les antennes consulaires et diplomatiques n’avaient pas fait de la diaspora une priorité”, regrette-t-il dans un entretien à TSA.

Mais depuis 2020, se réjouit-il, il y a eu un “changement de mentalité” et la diaspora est “à part entière dans le renouveau démocratique algérien et dans le renouveau du lobbying algérien”.

Depuis trois ans donc, la diaspora algérienne s’organise “de façon efficace”, soutient Mehdi Ghezzar qui a évoqué le rôle de l’ambassadeur d’Algérie à Paris Saïd Moussi (rappelé le 30 juillet) qui “a réussi à rassembler toutes les forces vives de l’Algérie” en France, qui a réuni le maximum de personnes qui “aiment leur pays” et qui œuvrent pour sa “mise en lumière”. “Depuis trois ans, nous essayons de faire un travail collectif qui se base sur l’évolution de l’Algérie à travers les yeux des étrangers”, dit-il.

La diaspora algérienne en France “a réussi à se remobiliser”

“Du fait de cette prise de conscience, je ne pense sincèrement pas qu’on a perdu de l’influence. Oui, on a perdu du temps, c’est un fait, mais on n’a pas perdu de l’influence, parce que quand vous êtes la première force migratoire dans un pays étranger, vous avez une influence qui est certaine et qui est pérenne”, insiste-t-il.

Il appartient maintenant aux Algériens vivant à l’étranger de diversifier, améliorer et développer cette influence et “nous essayons de le faire tous les jours”, assure Mehdi Ghezzar.

La représentation diplomatique algérienne en France joue pleinement son rôle, reconnaît-il.

“Nous avons un contact direct que ce soit avec l’ambassadeur ou les consuls les différentes villes de France” et “une ligne directe avec les institutions diplomatiques, le centre culturel, pour justement essayer de rassembler les Algériens de France dans une direction commune”, révèle-t-il, ajoutant qu’il est certain que même dans les autres pays européens “le nécessaire est fait”.

Si, auparavant, ce travail n’a pas été fait et n’a pas été jugé intéressant par “ceux qui étaient à l’époque décideurs de la chose”, maintenant, “avec cette Algérie nouvelle, la diaspora a réussi à se remobiliser”, se félicite Mehdi Ghezzar.

Rien qu’en 2024, il y a eu plusieurs réussites, souligne-t-il, citant la présence, il y a quelques jours, de plus de 6000 personnes à “la journée Algérie” au stand Afrique des Jeux olympiques de Paris.

Cette “effervescence des Algériens de France” était quelque chose de ”juste incroyable”, dit-il.

Pour l’entrepreneur, la diaspora ne doit pas être évoquée seulement en tant que telle, parce que “ce sont des Algériens, et des Algériens à part entière”. “Peu importe qu’ils soient avec une carte de résidence ou une binationalité, ce sont des Algériens et ils sont fiers de leur algérianité et fiers de la revendiquer”, défend-il.

Mieux, toutes ces personnes qui vivent à l’étranger “représentent le peuple algérien et chacun est un ambassadeur de son pays à l’étranger” et “c’est très important qu’ils aient cette idée en tête”. “Quand on se rencontre, on se retrouve, c’est toujours une très très belle fête”, conclut Mehdi Ghezzar.

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