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En Italie, le racisme se banalise sous le nouveau gouvernement

Petit à petit, la politique xénophobe du gouvernement italien se met en place. Après la campagne contre les migrants, ce sont désormais les étrangers établis légalement dans le pays qui sont pris pour cible par les autorités. Une politique à laquelle même les enfants n’échappent pas.

Ce dimanche, l’autorité italienne garante des droits des enfants a appelé une municipalité dirigée par la Ligue – membre de la coalition gouvernementale- à remettre en cause une mesure qui aboutit à faire déjeuner des enfants étrangers à l’écart de leurs camarades.

La maire de Lodi Sara Casanova a fait adopter une résolution par le conseil municipal avant la rentrée demandant aux familles étrangères de déclarer ce qu’elles possèdent non seulement en Italie, mais aussi dans leur pays d’origine. Ceux qui ne le font pas se voient appliquer automatiquement le tarif le plus élevé pour les repas à la cantine. Les enfants qui apportent un sandwich de la maison, car leurs parents ne peuvent pas payer, doivent alors déjeuner à l’écart de leurs camarades, rapporte l’AFP.

Couvre-feu pour les épiceries détenues par les étrangers

Cette mesure a suscité l’indignation en Italie, ses détracteurs affirmant qu’elle demande l’impossible à ceux qui ont fui leur pays pour demander l’asile en Europe ou qui sont dans l’incapacité d’obtenir les documents nécessaires de pays en crise ou de régimes despotiques.

Autre mesure contre les étrangers annoncée cette semaine : le ministre de l’Intérieur et numéro deux du gouvernement Matteo Salvini souhaite imposer aux épiceries de nuit tenues par des étrangers de fermer à 21 heures, en avançant qu’il s’agit d’un enjeu d’ordre public, rapporte BFM TV.

Le but, selon le dirigeant d’extrême droite, est de “limiter les abus et les irrégularités de certains magasins – presque tous gérés par des citoyens étrangers – qui sont devenus des refuges pour ceux qui troublent l’ordre public”.

Un village emblématique vidé de ses migrants

Samedi, le ministère de l’Intérieur a pris la décision de vider Riace de ses migrants. Ce village de Calabre du Sud qui se dépeuplait était présenté comme un modèle d’intégration des migrants.

Le maire de la commune, Domenico Lucano, a été arrêté et suspendu de ses fonctions depuis le 2 octobre pour soupçons d’aide à l’immigration illégale, notamment par le biais de mariages blancs, rapporte RFI. Il est également accusé d’avoir favorisé des « mariages de convenance » afin d’aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie.

 

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