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En Syrie, près de 40% du territoire échappe toujours au régime

En Syrie, près de 40% du territoire échappe toujours au régime

En mettant en déroute les rebelles dans la province de Deraa, berceau de la révolte syrienne en 2011, le régime de Bachar al-Assad conforte son emprise territoriale dans un pays qui reste morcelé entre de multiples belligérants.

Ainsi, près de 40% du territoire syrien échappent toujours au pouvoir de Damas. Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière, comment se dessine le partage territorial des acteurs du conflit?

– Régime d’Assad –

Soutenu par deux alliés de taille, la Russie et l’Iran, le régime syrien enchaîne les victoires depuis l’intervention militaire de Moscou fin 2015.

En sécurisant Damas et ses environs pour la première fois depuis 2012, puis en lançant la reconquête de Deraa, les forces loyalistes contrôlent plus de 60% du territoire syrien, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les principales villes du pays -Damas, Alep, Homs, Hama et Deraa-, connues sous le nom de la « Syrie utile », lui sont désormais toutes acquises.

Les territoires gouvernementaux accueillent par ailleurs 72% de la population, selon le géographe Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie.

– Le nord-ouest, bastion insurgé –

La province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie à la frontière avec la Turquie, représente le principal bastion des insurgés.

Elle est dominée par Hayat Tahrir al-Cham, une coalition jihadiste formée par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, même si les forces du régime ont grignoté des secteurs de la province.

Dans le nord et le nord-ouest du pays, des rebelles soutenus par Ankara contrôlent des territoires à la frontière avec la Turquie, notamment la ville d’Al-Bab, dans la province d’Alep.

Ces rebelles ont participé à une offensive de l’armée turque, lancée dans la province d’Alep contre le bastion kurde d’Afrine, qu’ils ont conquis en mars.

Dans le sud, les rebelles se maintiennent dans la province de Qouneitra, qui borde la ligne de démarcation sur le plateau du Golan, dont la majeure partie est annexée et occupée par Israël.

Les insurgés –jihadistes de Tahrir al-Cham et rebelles– ne contrôlent plus que 9% de la Syrie, selon l’OSDH.

Aux défaites militaires, s’ajoute l’éclatement géographique et le morcellement de la rébellion en une myriade de petits groupes qui se livrent parfois à des guerres intestines.

– Territoires kurdes –

La zone semi-autonome kurde, instaurée à la faveur de la guerre en Syrie, constitue désormais la plus grande portion du territoire syrien qui échappe encore au pouvoir de Damas.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par Washington, contrôlent des territoires dans le nord et nord-est du pays, jusqu’à la frontière avec l’Irak, soit 27.4% du pays, selon l’OSDH.

Les territoires kurdes du nord-est accueillent d’importants champs pétroliers de Syrie.

Avec le soutien de la coalition internationale emmenée par Washington, les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Fin 2017 ils ont conquis Raqa, la capitale de facto des jihadistes en Syrie.

– Réduits jihadistes –

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la proclamation d’un « califat » à cheval sur les territoires conquis en Irak et en Syrie, l’EI est désormais acculé dans de derniers réduits désertiques. Il contrôle moins de 3% du territoire, selon l’OSDH.

Il ne conserve plus que quelques poches dans l’est du pays, le long de la frontière avec l’Irak et près du fleuve de l’Euphrate. Il est également présent dans des secteurs désertiques du centre, notamment dans la province de Homs.

Dans le sud-ouest, l’Armée Khaled Ben al-Walid, faction jihadiste ayant prêté allégeance à l’EI en 2016 contrôle quelques poches dans la province de Deraa. Des cellules de l’EI sont également actives dans la province d’Idleb.

Au pic de son ascension fulgurante, l’EI avait réussi à mettre la main sur près de la moitié de la Syrie.

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