En Tunisie, les autorités légitimes qui dirigent le pays ne badinent pas avec les lois. Tout le monde s’y soumet, même les médias audiovisuels. La chaîne Nessma vient de l’apprendre à ses dépens.
Ce jeudi, l’instance de l’audiovisuel tunisien (Haica) a fait saisir les équipements de la chaîne. Selon les médias tunisiens, Nessma émet sans licence. « Nessma émet ses programmes depuis 2014 sans licence et après des tentatives multiples pour trouver une solution avec cette chaîne, nous avons appliqué la décision prise depuis le 15 avril de saisir les équipements », a expliqué à l’AFP un des responsables de la Haica, Radhia Saïdi.
« Nous avons tout essayé avec Nessma pour régler sa situation mais malheureusement il y a un refus à appliquer la loi », a indiqué de son côté à la presse le président de l’instance de l’audiovisuel, Nouri Lajmi.
Nessma TV a dénoncé cette mesure. La chaîne affirme avoir été « surprise de l’introduction dans ses espaces et ses studios d’un nombre important d’agents sécuritaires, et de la saisie de ses équipements (…) sans notification préalable et sans autorisation judiciaire ». « Nessma fait face de nouveau à une injustice historique », a déploré le patron de la chaîne, Nabil Karoui, sur sa page Facebook.
Des journalistes de Nessma TV ont bloqué un moment une route proche du siège de la chaîne pour protester contre la saisie des équipements qui empêche de fait la télévision de continuer ses programmes, selon l’AFP.
Dans un communiqué, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a réitéré « sa position de principe refusant la fermeture de toute institution médiatique » mais a souligné que selon lui, le patron de Nessma TV doit « assumer la responsabilité dans ce qui se passe ». Le syndicat des journalistes estime que ce dernier « n’a fait aucun pas pour régler la situation de cette chaîne » qui a « commis de graves violations ».