On en sait un peu plus sur l’agression lâche qu’ont subie une dizaine d’enseignantes exerçant dans un établissement de Bordj-Badji-Mokhtar dans l’extrême sud de l’Algérie.
Dans un communiqué publié ce mardi 18 mai, le Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation (SATE) donne quelques détails.
Il explique que l’« acte barbare » commis contre des institutrices a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans leur lieu de résidence au sein de l’établissement scolaire (lycée) où elles exercent.
Elles auraient été attaquées vers 2 h du matin par un groupe d’individus munis d’armes blanches. Le supplice de ces dix enseignantes a duré deux heures, durant lesquelles, poursuit le SATE, des objets leur appartenant leur ont été subtilisés dont des PC portables, des téléphones et de l’argent en liquide.
Le plus dramatique dans cette affaire est que les agresseurs n’en ont pas eu une once de compassion pour un nourrisson d’une des enseignantes. Le SATE informe que les institutrices ont été admises à l’hôpital de la ville dans un état psychologique catastrophique, certaines d’entre elles ont été blessées.
Les syndicats en colère
Plus préoccupant encore, cette agression « lâche et inhumaine » est la quatrième du genre à viser le nouveau lycée n°10.
Plus tôt ce mardi, le coordinateur du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, écrivait sur Facebook : « Des enseignantes agressées et violées à Bordj-Badji-Mokhtar dans leurs logements de fonction, deux d’entre elles ont été poignardées et se trouvent à l’hôpital », avant de lancer un appel « aux autorités locales et la direction de l’éducation afin de protéger les jeunes enseignantes qui se sont déplacées au fin fond de l’Algérie pour enseigner et accomplir ce travail si noble ».
« Nous suivons avec une attention particulière cet acte ignoble », a conclu le syndicaliste.
Meziane Meriane explique que les enseignantes agressées ont déjà fait part à leur tutelle de menaces et de tentatives d’agressions. Après cette agression, c’est le branle-bas de combat au sein des états-majors des syndicats de l’éducation. Le Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) a convoqué une réunion d’urgence sur cette « affaire grave » selon Messaoud Boudiba joint par TSA.
« Agresser des enseignantes à l’intérieur du lieu de résidence est une affaire très grave et démontre l’absence de sécurité pour les enseignants », dénonce le syndicaliste.