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Entretien avec Zakaria Benhadad, nouveau président de la Cosyfop

Entretien avec Zakaria Benhadad, nouveau président de la Cosyfop

La Confédération syndicale des forces productives (Cosyfop), qui regroupe plusieurs organisations syndicales autonomes, a un nouveau président. Il s’agit de Zakaria Benhaddad qui remplace Raouf Mellal. Dans cet entretien, le nouveau président de la Cosyfop revient sur le déroulement de cette élection et les démarches à entreprendre par la nouvelle équipe.

Comment s’est déroulée votre élection à la tête de la Cosyfop ?

Nous avons convoqué un congrès national pour le renouvellement du Conseil national les 15 et 16 février. Notre démarche a enregistré un grand engouement. Il y a eu 80 participants présents et 120 qui ont établi des procurations. Au premier jour du congrès, nous avons élu le bureau national composé de 48 membres. Auparavant, nous avions modifié les statuts qui ont été validés par les congressistes. Sur les 48 membres du Conseil national, neuf candidats ont été élus membres du bureau national. Conformément au règlement interne de la Cosyfop, ce sont ces neuf membres du bureau national qui m’ont choisi comme président.

Au deuxième jour du congrès, nous avons évoqué la question des absences répétées de l’ex-président et le changement des serrures du siège, etc. Nous avons aussi mis l’accent sur la non-implication de la Cosyfop dans les questions politiques. L’ancien bureau s’impliquait énormément dans le domaine politique au point de reléguer le travail syndical au second plan.

Quelle est la prochaine étape ?

Nous allons mettre en place un nouvel organigramme et une feuille de route sur lesquels les membres du bureau national seront tous d’accord. Dans les nouveaux statuts, nous avons spécifié que l’activisme politique est exclu et que celui qui veut exercer de la politique n’a qu’à rejoindre un parti politique. Notre objectif est de mettre en place une base syndicale la plus large possible en procédant à l’installation des confédérations. Nous souhaitons une certaine liberté syndicale de la part du ministère du Travail. Déjà le fait que la tutelle valide l’assemblée générale constitutive est un premier acquis dans le cadre des libertés syndicales. Nous souhaitons travailler en toute liberté.

Et pour le quitus de la tutelle ?

Nous avons déposé les PV de l’huissier et l’ensemble des documents du congrès. Le ministère devrait nous répondre dans un délai de 8 jours.

Le gouvernement a annoncé des mesures pour faire face à la crise économique qui secoue le pays. Quelle est votre réaction ?

Pour nous, nous estimons qu’il est encore tôt pour faire une évaluation de ce qui a été annoncé car il ne s’est pas passé que deux mois (après l’installation du nouveau président et de son gouvernement, Ndlr). L’évaluation devrait se faire après 3 mois et au-delà, et à ce moment-là, nous pourrions donner nos avis et faire part de nos idées.

Il y a eu quelques annonces notamment la suppression de l’IRG pour les les salaires inférieurs à 30 000 DA. Qu’en pensez-vous ?

En ce qui nous concerne, nous saluons toutes les démarches positives. En tant que syndicat des travailleurs, tout ce qui peut être bénéfique pour le travailleur, nous le saluons. Notre rôle est de défendre la dignité du travailleur.

Quelles sont vos principales revendications ?

En premier lieu, nous revendiquons la liberté syndicale dès lors que nous sommes des syndicats autonomes. Nous demandons aussi l’ouverture des portes du dialogue aux syndicats autonomes. Ce sont là nos principales revendications d’autant que nous avons constaté ces dernières années un verrouillage insupportable à l’encontre des syndicats autonomes. Nous souhaitons du nouveau président de la République et du Premier ministre qu’ils ouvrent les portes du dialogue et permettre aux syndicats autonomes d’activer en toute sérénité dans le cadre des lois de la République.

Dans le cadre des consultations lancées par la présidence, comptez-vous y participer en cas d’invitation ?

Nous réclamons l’ouverture des portes du dialogue. Si le ministère du Travail valide l’AG constitutive et qu’une invitation nous est adressée par les services de la présidence ou du gouvernement pour discuter de tout ce qui concerne le bien-être des travailleurs, nous répondrons présents.

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