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ENTRETIEN. Karim Younes, médiateur de la République : « Il n’y a pas de pénurie de semoule »

ENTRETIEN. Karim Younes, médiateur de la République : « Il n’y a pas de pénurie de semoule »

Comment atténuer les désagréments du confinement sur les citoyens à faible revenu ?

Il est vrai que le confinement cause des désagréments. Néanmoins, il y a lieu de constater que l’approvisionnement en produits de première nécessité est assuré correctement. Cependant, des craintes légitimes de pénurie peuvent conduire à des comportements irrationnels à l’exemple de la prise d’assaut des stations d’essence alors qu’il n’y a aucun problème d’approvisionnement en carburant. C’est pourquoi, il est du devoir de tout un chacun de sensibiliser et de rassurer davantage les citoyens pour éviter d’exacerber ses craintes.

Que pensez-vous de la crise de la semoule ?

Il n’y a pas, à vrai dire, de pénurie de semoule, ou autres denrées alimentaires, mais un dérèglement du rythme d’approvisionnement, en raison d’une forte et brutale demande de la part de citoyens qui préfèrent, par précaution, stocker les produits de première nécessité. Ce problème n’est pas propre à l’Algérie et nous avons vu que même dans des pays plus développés, les surfaces commerciales ont connu la même perturbation en début de crise sanitaire. De plus, nous avons, comme partout, des commerçants véreux qui profitent de la situation pour mettre en réserve les produits les plus demandés, afin de justifier par la suite l’augmentation des prix. L’État prend au sérieux ce dernier problème, en organisant des contrôles fréquents et en sanctionnant les auteurs.

Avez-vous déjà reçu des plaintes de citoyens ? De quelle nature sont-elles et quelles sont les suites qui leur sont réservées ?

Dès la parution du décret présidentiel instituant le médiateur de la République et avant même que les services du médiateur ne soient installés, de nombreuses requêtes ont afflué des quatre coins du pays. Elles se comptent par centaines et touchent globalement à tous les domaines de la vie notamment les affaires sociales telles que les demandes d’aides, les révisions de décisions de pension, les demandes d’emploi, des demandes de logements, les services aux citoyens, les affaires à caractère juridique ainsi que des requêtes portant sur des conflits d’ordre professionnels ou sur des litiges entre les citoyens et l’administration. Le nombre important des requêtes suffit à dire l’importance et la nécessité absolue de l’existence de cette institution qui se veut apte à résoudre les problèmes des citoyens et à rétablir la confiance des administrés. Concernant le traitement des requêtes, il s’agit d’abord d’instaurer une relation de confiance avec le requérant en l’informant de la bonne réception et de la prise en charge de sa requête. Ensuite, il y a lieu d’examiner, avec l’appui des points focaux désignés par l’ensemble des départements ministériels, toutes les préoccupations soulevées avec les parties concernées, et les mesures à prendre pour résoudre au mieux les litiges, dans la limite du respect de la réglementation. Enfin, le requérant est informé des suites qui leur ont été réservées.

Mais est-ce qu’il y a eu des plaintes en rapport avec la pandémie du coronavirus et de ses implications sur les citoyens ?

Non. Nous n’avons pas reçu de plaintes pour le moment.

L’institution que vous présidez est-elle en confinement ?

Nous avons effectivement libéré une grande partie de nos collaborateurs en application des mesures introduites. Ils travaillent à distance. En staff réduit, nous assurons le service, à l’instar de toutes les institutions de la République, pour répondre aux attentes de nos concitoyens qui méritent ce sacrifice.

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