Dans cet entretien, le Pr Riad Mahyaoui, membre du comité scientifique Covid-19 et chef du service réanimation au CNMS d’Alger, vante le modèle algérien de vaccination « unique au monde », et affirme qu’il se fera vacciner contre la Covid-19.
Quand est-ce l’Algérie recevra les premières doses du vaccin russe anti-Covid ?
On commencera la vaccination quand on recevra le vaccin. Le vaccin est en très bonne voie d’être acheminé vers l’Algérie parce que tout a été réglé au plan administratif et des autorisations. Le ministère des Finances a mis le paquet, et tous les partenaires qui gravitent autour du vaccin ont donné leur feu vert. L’opération de grande envergure qui vise à ramener le vaccin est en cours et je pense que dans les prochains jours, on verra le vaccin en Algérie.
Donnez-nous la date…
Personne ne peut donner la date. On ne la connait pas, mais on pense qu’éventuellement au courant du mois de janvier, au courant de la deuxième semaine ou début de la troisième, je pense qu’on aura les doses qu’il faut.
La semaine prochaine ?
Si vous voulez préciser les choses, faites-les si vous voulez. L’essentiel, c’est que tout est en cours pour acquérir le vaccin.
Quelles sont les personnes prioritaires au vaccin ?
Les personnes prioritaires seront surtout les personnes qui ont les formes graves du Covid-19, c’est-à-dire les personnes âgées, les personnes qui ont des comorbidités, des maladies graves, et qui peuvent se compliquer si jamais elles contractent le virus. Les autres catégories de personnes sont celles exposées à la maladie Covid-19, c’est-à-dire le personnel de santé qui est aux premières lignes et exposés tous les jours et où il y a eu plus de 11 000 contaminations en Algérie. Ensuite viendront les personnes liées à la sécurité du pays, parce qu’en fait, on va protéger les gens qui vont nous protéger.
Beaucoup de personnes hésitent à prendre ce vaccin…
On va arriver à 90 millions de contaminés dans le monde et peut-être deux millions de décès dans le monde. Au vu de cette pandémie, si on parle du vaccin qui est la seule alternative pour essayer d’endiguer cette pandémie, n’oubliez pas que le bénéfice est beaucoup plus important que le risque.
Allez-vous vous faire vacciner ?
Bien sûr que je vais me faire vacciner, à l’instar de tous les professionnels de la santé qui sont en première ligne. Bien entendu.
Grâce à la vaccination, l’Algérie a évité pas mal de maladies…
Effectivement, on connaît très bien l’histoire de l’Algérie. Une très grande expérience de longues années depuis l’indépendance. C’est un pays qui a un modèle de vaccination unique au monde. On a vacciné des dizaines de millions d’enfants en moins d’une semaine, donc toute la stratégie de vaccination, le professionnalisme, la mise en place de la vaccination, c’est une marque de fabrique de l’Algérie.
Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette pandémie ?
Durant cette année de pandémie, de lourd labeur, on n’a pas arrêté. On n’a pas lésiné. On a vu tout ce qui se passe dans le monde de façon microscopique. On va continuer à lutter tant que la Covid-19 est encore là. On va continuer à sensibiliser les gens, à donner des éléments scientifiques d’aide à la décision et par rapport à notre gestion scientifique, les politiques suivent derrière. On a une espèce de symbiose dans cette lutte contre le Covid-19 en Algérie qui est un modèle de stratégie et qui est payante maintenant du fait qu’actuellement la situation épidémiologique en Algérie est largement maitrisée.
Il faut tirer des leçons ?
Effectivement, on aura des séquelles positives de ce Covid-19. Je pense que les choses vont changer dans ce pays, dans les mentalités, dans le comportemental, dans la gestion, dans la prise de décision, dans la réflexion… Beaucoup de choses vont changer en Algérie.
On aura un système de santé performant ?
La révolution du système de santé a commencé depuis l’annonce de monsieur le président de la République. Je pense qu’on arrivera avec tous les moyens qu’on a, avec la réflexion, avec nos experts, avec toutes les agences et tous les secteurs de la santé, on va y arriver.