search-form-close
Envoi de devises par la diaspora : voici le montant transféré par les Algériens

Envoi de devises par la diaspora : voici le montant transféré par les Algériens

L’Afrique est riche de sa diaspora. Un grand nombre de ressortissants issus de pays africains transfèrent chaque année vers leurs pays d’origine plusieurs milliers de dollars depuis les pays étrangers où ils travaillent. Avec des disparités importantes, selon les pays.

En 2023, les envois de devises par les diasporas des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont chuté de 15 % pour atteindre 55 milliards de dollars. Les Marocains ont transféré 11,8 milliards de dollars l’année dernière, un chiffre en hausse de 5,2 % par rapport à l’année 2022.

En ce qui concerne l’Algérie, le dernier rapport de la Banque mondiale indique qu’elle bénéficie « en moyenne que d’environ 1,8 milliard de dollars chaque année au cours de la dernière décennie ».

Comment expliquer un tel niveau d’envoi alors que la diaspora algérienne est l’une des plus importantes à l’étranger ? En réalité, ce chiffre de la Banque mondiale ne couvre que les montants qui empruntent un canal de transfert officiel.

Les Algériens transfèrent-ils trop peu de devises vers l’Algérie ?

En effet, le rapport de la Banque Mondiale souligne « l’existence d’un marché noir » en Algérie qui offre un taux de change « 30 à 40 % » plus avantageux par rapport aux cours officiels.

En effet, il y a une différence béante entre le taux de change officiel, fixé par la Banque d’Algérie, et les cours du marché noir, guidés essentiellement par l’offre et la demande.

Cela pousse les Algériens de l’étranger à vite faire leur choix : celui de faire passer leur argent par le marché noir qui affiche un cours plus avantageux. Actuellement, un euro s’échange contre 240 dinars algériens sur le marché parallèle contre seulement 143 dinars à la banque, soit une différence de près de 100 dinars.

La Banque mondiale indique ainsi que cette situation « suggère qu’un volume important de fonds puisse emprunter des canaux informels » vers l’Algérie, évoquant notamment le transfert de devises par les voyageurs.

En effet, les expatriés algériens font rarement passer leurs devises par les banques et n’ont pas l’habitude de déclarer leurs devises à la Douane en arrivant au pays au départ de l’étranger.

Un marché noir estimé entre 5 et 6 milliards d’euros par an

Chaque année, les membres de la diaspora algérienne en France font entrer en Algérie à eux seuls des fonds importants en euros, et ce, essentiellement via les ports et les aéroports.

L’écart important dans le taux de change dissuade la majorité des Algériens de l’étranger de faire des virements bancaires, préférant transporter eux-mêmes leurs devises et de les échanger au marché noir.

Ainsi, et outre les transferts qui sont passés par les canaux officiels, on estime que les Algériens de l’étranger font passer chaque année via le marché noir entre 4 et 6 milliards d’euros vers leur pays d’origine.

SUR LE MÊME SUJET :

Déclaration de devises lors d’un voyage en Algérie : la Douane rappelle les montants en 2024

  • Les derniers articles

close