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Équipe d’Algérie : Belmadi reste et règle ses comptes

« On est certes enragés, déçus et traumatisés mais, demain matin, le jour se lèvera et la force des hommes et d’un peuple c’est de se relever. Nous aussi on va se relever. »

C’est par ce message de défi que Djamel Belmadi a clôt l’interview dans laquelle il a annoncé qu’il reste à la tête de l’équipe nationale de football. L’entretien a été diffusé ce dimanche 24 avril par la Fédération algérienne de football sur son site officiel.

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Mais avant d’arriver à afficher cette détermination, Djamel Belmadi a pris le temps (50 minutes) de revenir sur ce qui s’est passé face au Cameroun le 29 mars dernier à Blida, l’arbitrage, son ambition et ses projets, ses relations avec la Fédération algérienne de football.

Il a surtout soldé ses comptes avec ses détracteurs, au nombre de « 6 ou 7 » seulement, mais qui, à l’entendre, ont une grande capacité de nuisance.

Le coach des Verts a donc attendu près d’un mois pour mettre fin au suspense.  Pourquoi ? Il dit ne pas avoir peur des mots et qualifie l’élimination de la équipe nationale de la course au mondial de « drame ».

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« Ce drame footballistique méritait ce temps-là, parce que je me suis préparé dans un coin de ma tête au cas où ça ne fonctionnerait pas, de devoir quitter mes fonctions », dit-il.

Voilà donc ce qui s’est passé pendant ces trois dernières semaines. Djamel Belmadi a assuré que dans son contrat, qui court jusqu’en décembre prochain, il n’y a aucune obligation de résultat. Néanmoins, il a proposé à la fédération algérienne de football de le résilier si elle le désirait.

« Je ne pouvais pas tourner le dos au public »

« J’ai donné au président de la fédération et à tous mes responsables la possibilité de mettre fin à ce contrat sans bruit. Ce n’est pas une démission, c’est une proposition. Ça n’a pas été accepté et ils ont souhaité que je continue à être à la tête de l’équipe nationale », révèle Djamel Belmadi. Cette confiance renouvelée a été déterminante dans sa décision de rester à la tête des Verts.

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L’autre élément, c’est bien sûr le soutien du public, malgré le double échec à la CAN 2022 et dans la qualification au Mondial 2022. Belmadi semble très touché par ce point sur lequel il s’attarde.

« Si j’avais senti le moindre doute chez le public, je ne serais même pas là en train de parler (…) Le public croit encore en nous et je ne peux pas tourner le dos à ça. Ça nous donne encore plus de force », affirme-t-il.

Et d’insister : « Je ne pouvais tourner le dos à ce public et on se doit de continuer la mission et on va le faire comme on en a l’habitude, avec le cœur, tout notre investissement, notre envie. Ce peuple mérite tout le bien. J’espère que c’est une décision dans l’intérêt du pays. » « On n’oubliera jamais cette défaite et cette tristesse, mais on est là pour rendre au peuple ce qu’il veut et recréer de l’espoir et de la joie », poursuit-il.

« L’arbitrage africain est encore à la période préhistorique »

Malgré la désillusion, Djamel Belmadi défend au passage son travail à la tête des Verts. « Dieu m’est témoin, chaque jour que j’ai passé à la tête de l’équipe nationale, on a mis ça à la tête des priorités », dit-il.

Face au Cameroun, « ce n’est pas la meilleure équipe, preuve à l’appui, qui s’est qualifiée à la coupe du monde », accuse Belmadi qui rappelle qu’avec la tactique mise en place pour la première fois, l’équipe nationale a gagné au Cameroun et, « à 30 secondes près », on n’en serait pas là à remettre en question certains de ses choix, comme le fait de laisser un joueur comme  Ahmed Touba.

Beaucoup en Algérie critiquent l’arbitrage du Gambien Bakary Gassama et Belmadi n’est pas en reste. « Il a enlevé l’espoir à tout un pays », a accusé le coach algérien qui avoue ne pas aimer de voir l’arbitre gambien, en quittant le pays après le match, « installé confortablement dans les salons de l’aéroport d’Alger avec un café et un mille feuilles ».

Il a enlevé l’espoir de tout un pays. « Je  ne dis pas qui faut le tuer, mais il est plus qu’un haggar (injuste) », fulmine Belmadi qui trouve tout l’arbitrage africain « encore à l’âge préhistorique ».

L’arbitrage et les infrastructures sont les deux points que les responsables du football algérien devront régler à l’avenir, suggère-t-il.

Des changements dans le groupe

A propos d’avenir, Djamel a indiqué qu’il a réfléchi à la stratégie qu’il mettra en place et révélé qu’il y aura des changements dans le groupe tout soulignant qu’il « ne faut pas tout jeter et ne pas tout remettre en question », car « on a atteint certaines choses plus qu’intéressantes ».

En tout cas, avec ou sans cette élimination, assure-t-il, « il y a plein de choses qui allaient arriver. On est dans l’éternelle remise en question ».

L’avenir immédiat, c’est les éliminatoires de la CAN 2023, qui débutent en juin. Belmadi se contente d’appeler à la vigilance, rappelant  qu’il n’y a plus « le moindre match facile en Afrique ».

Sur ce qui a été dit à propos de ses relations avec le président de la FAF, Djamel Belmadi a tenu à remettre les choses à leur endroit. « On toujours été en relation, de par mon éducation et mon éthique professionnelle, je lui ai toujours montré le respect d’un entraîneur à un président », assure Belmadi, malgré, concède-il, « un écart sur le plan des connaissances et des compétences sur un plan footballistique pur ».

« Il porte quelque part la responsabilité d’un échec collectif dont nous faisons partie il faut peut-être que quelqu’un paye pour ça, je ne sais pas, les raisons lui appartiennent. Tout ce qui a été dit sur nos relations c’est du mensonge », répète-t-il.

Les candidats à la FAF ne doivent pas se cacher derrière les «  conspirateurs »

L’occasion pour le coach de démentir tout ce qui lui a été prêté comme rôle et position lors du départ de Kheireddine Zetchi et l’arrivée de Amara Charaf-Eddine à la tête de la FAF en avril 2021.

« A ceux qui disent encore que je n’ai pas obtenu satisfaction pour garder Zetchi, je n’ai jamais demandé quelque chose, je l’ai dit devant tout le monde et devant le président de la République. Sur Zetchi je ne suis jamais intervenu. A M. Amara, je dis merci et tu n’es pas le seul fautif. Quant à celui qui va venir, ce n’est pas mes prérogatives et je n’ai pas à donner mon avis ».

Belmadi appelle seulement les éventuels candidats à se montrer clairement au lieu de se « cacher derrière les conspirateurs ».

Ces « conspirateurs de l’intérieur » sont au nombre de 6 ou 7 personnes, « facilement identifiables ».  « Ils sont connus, ils nous ont fatigués, c’est du misérabilisme », lâche Belmadi, sans citer de noms.

Selon lui, ce sont « des entraîneurs de plateau qui n’ont même pas entraîné des U13. Si on leur donnait une équipe, on verra leur niveau ».

Le coach des Verts semble leur en vouloir fortement. « Ils sont  6 ou 7. Quatre sur les plateaux, 2 ou 3 youtubeurs, 2 twitter, les mouches, ils disent la même chose. C’est eux qui font du mal au pays, qui ramènent de la noirceur et l’ambiguïté. Ils n’aiment pas le pays. Pour eux c’était l’Aïd avant l’heure (après l’élimination). Ce sont des hypocrites tels que définis par le Coran. Ils arborent le drapeau, mais il n’y a rien d’Algériens en eux. Il y a sa poche et sa petite personne. Un parfum, un voyage avec l’entrée au Sidi Moussa. Pour des petites choses comme ça ils sont prêts à ce que leur pays traverse des crises comme celle-ci », assène Djamel Belmadi.

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