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Equipe d’Algérie : Belmadi s’explique sur sa mini-révolution

Vingt-quatre heures après la divulgation de la liste des 24 joueurs retenus pour la double confrontation face au Cameroun, en barrages africains des qualifications pour le mondial 2022, le sélectionneur de l’équipe d’Algérie de football était face à la presse ce dimanche 20 mars.

Djamel Belmadi était très attendu pour s’expliquer pour la mini-révolution qu’il a effectuée dans le groupe. Pas moins de dix joueurs ayant pris part à la dernière CAN, qui a vu les Verts sortir dès le premier tour, n’ont pas été retenus pour les deux matchs face au Cameroun.

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Djamel Belmadi s’est montré irrité par l’insistance des journalistes sur cette question, mais il a semblé sûr de ses choix, demandant à ceux qui rebondissent à chaque fois sur cette liste d’ « assumer à la fin du match ».

Refusant de rentrer « dans les détails », il a néanmoins livré quelques explications, reconnaissant d’abord que la débâcle de janvier dernier au Cameroun est pour beaucoup dans les changements apportés.

« Avant la CAN, on a eu des discussions et il a été expliqué qu’un bilan allait être tiré et qu’il aura une incidence directe sur le regroupement du mois de mars, chose qui a été faite », dit-il d’emblée, avant de se défendre d’avoir établi une « liste-sanction ».

« Ce n’est pas une liste-sanction »

« La CAN, c’est d’abord ma responsabilité, c’est un échec collectif, je n’incrimine personne. Ce n’est pas une liste-sanction, mais une liste établie pour se qualifier à la coupe du monde, il y a eu un échec, on était obligés de réagir en fonction de ce dont on a besoin pour ces deux matchs-là », explique encore Belmadi.

« Dix joueurs n’ont pas été convoqués, c’est une décision pour l’intérêt du pays, j’ai juste envie de la qualification. Ils ont la possibilité de revenir à l’avenir, c’est ça le sport de haut niveau », insiste-t-il.

Pour lui, il était important de disposer de joueurs qui ont envie de prouver et non d’éléments qui pensent que leur place est acquise définitivement.

« Il y a aussi cet aspect de détermination, de volonté et d’envie de se racheter qui est très important. Les joueurs qui ont la chance d’être de nouveau là et de se racheter après le fiasco de la dernière CAN, savent qu’ils doivent réagir. Mais il y a aussi ceux qui arrivent avec le sentiment de vouloir prouver et de tout donner absolument, et cet aspect est pour moi essentiel, c’est déterminant dans mes choix. Celui qui vient en EN, jeune ou moins jeune, et qui pense que c’est un acquis, et que malgré les rappels, continue d’avoir une forme de passivité en pensant que c’est tout à fait normal de venir en équipe nationale, ça n’existe pas chez moi », déclare Djamel Belmadi concernant les joueurs qui ont été écartés. Le sélectionneur refusera toutefois d’évoquer le cas de chacun de ses joueurs.

« Guedioura est capable de faire ce que j’attends de lui »

Djamel Belmadi se montrera en revanche un peu plus prolifique concernant les renforts, soit les nouveaux convoqués ou les « rappelés ».

« J’ai choisi ces joueurs parce que j’ai estimé que ce sont eux qui ont les capacités pour nous qualifier en Coupe du monde », répond le sélectionneur algérien concernant les 24 retenus.

Le cas qui a le plus étonné les observateurs, c’est celui de Adlène Guedioura, rappelé en sélection à 37 ans et alors qu’il joue en D3 anglaise.

Djamel Belmadi a bien voulu s’expliquer : « Guedioura, c’est un profil de joueur, je ne suis pas sur la nostalgie (…) mais je sais que si je fais appel à lui pour démarrer un match ou rentrer, c’est pour des choses bien précises, des directives bien précises et qu’il est capable de le faire. Si je savais qu’il n’était plus capable de faire ce que j’attends de lui, il ne serait pas aujourd’hui avec nous. Il est pleinement capable de le faire, après ce sera en fonction de l’évolution de ces deux matchs. On verra s’il aura son temps de jeu. »

Ishak Belfodil, un autre « rappelé », « a beaucoup à donner », et « vient avec beaucoup d’envie » lui qui était au début de sa carrière « dans la lignée de Benzema ».

De même pour Rachid Ghezzal qui viendra avec un esprit « revanchard » après sa blessure en janvier. Quant au buteur Mohamed Benyettou, sélectionné pour la première fois à 33 ans, « il n’a pas vingt ans mais il n’est jamais trop tard pour lui de bien faire ».

« Ça fait trois ans qu’il est constant, il a su montrer qu’il est capable de jouer contre des équipes de haut niveau, capable de marquer et de rivaliser avec de très bons défenseurs dans le championnat du Qatar. C’est un buteur, un travailleur acharné, il mérite sa sélection », encense le sélectionneur.

« Une envie farouche » d’aller en coupe du monde

Évoquant la double confrontation Algérie-Cameroun, les 25 et 29 mars, Djamel Belmadi s’est montré très clair. « On ne s’imagine pas ne pas participer à la prochaine coupe du monde », dit-il, répétant que c’est très important pour tout le pays.

« Je le confirme, les joueurs ont très envie d’aller en coupe du monde. On ressent très largement que c’est un événement particulier. Ce sont deux matchs qui sont les plus importants pas seulement pour moi dans ma carrière -c’est égoïste de penser à ça-, c’est aussi pour eux. Pour certains, ils ont conscience que c’est la dernière possibilité de jouer une coupe du monde », explique le coach.

« Favoris ou pas, on veut aller en coupe du monde, on sait qu’on est dos au mur. C’est passionnant. On est dix équipes à jouer ces matchs de barrages, il faut prendre ça comme une chance », ainsi que le fait de jouer à Tchaker le match retour et « finir le travail dans son pays », dit Belmadi à propos de la pression. « Il ne faut pas trop calculer, on a juste une envie farouche », assure-t-il.

Interrogé sur l’incidence du changement survenu à la barre technique du Cameroun, le sélectionneur de l’Algérie a estimé qu’il est « difficile de changer un fond de jeu, un système ou une philosophie en trois séances d’entraînement ».

Sur le stade de Japoma, qui abritera le match aller et qui a vu les Verts rater leur CAN en janvier, Belmadi estime que le fait d’avoir joué trois matchs sur cette pelouse il y a seulement deux mois pourra aider les joueurs, même si les Camerounais connaissent aussi ce terrain.

« Je n’en pense rien », répond-il en outre à une question sur l’arbitre du match, le Botswanais Joshua Bondo, récusé par la FAF mais maintenu par la CAF.

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