Les conférences de presse de Djamel Belmadi ne manquent jamais de piment. À chaque fois qu’il se présente devant les journalistes, le sélectionneur de l’Équipe d’Algérie dévoile ses qualités de polémiste.
Toujours sur ses gardes, il n’hésite pas à lancer des piques qui suscitent des polémiques des semaines durant.
C’est devenu une habitude, presque une tradition, les conférences de presse de Djamel Belmadi sont quasi systématiquement suivies de polémiques.
Le sélectionneur national, dont les relations avec la presse et les consultants télé sont compliquées, prend toujours le soin de répondre à ses détracteurs à sa manière.
La dernière conférence de presse tenue dimanche 19 mars dernier au Centre technique national de Sidi Moussa à l’occasion du début du stage de l’Équipe nationale en vue de la double confrontation face au Niger en éliminatoires de la CAN 2023 (23 et 27 mars) a été marquée par des déclarations controversées du sélectionneur national.
Djamel Belmadi a défrayé la chronique par ses déclarations concernant la situation de l’Équipe d’Algérie avant sa venue en tant que sélectionneur. « Quand je suis venu en août 2018, il n’y avait pas l’ombre d’un trophée dans la vitrine », avait-il affirmé en conférence de presse.
Belmadi réduit à néant le palmarès des Verts avant 2019
Les déclarations de Belmadi ne reflètent bien évidemment pas la réalité. Les faits ne lui donnent pas raison. L’Algérie a été sacrée championne d’Afrique des nations en 1990 sur son sol.
Avant cela, les Verts avaient remporté les médailles d’or des Jeux méditerranéens puis des Jeux africains tenus en Algérie respectivement en 1975 et 1978 grâce à une génération talentueuse menée par le virevoltant ailier du Mouloudia d’Alger Omar Betrouni et entraînée par l’ancienne gloire de l’AS Saint-Étienne et de l’équipe FLN Rachid Mekhloufi.
Il y a également lieu de mentionner le titre de Coupe afro-asiatique, compétition officielle co-organisée par la Confédération africaine de football et la Confédération asiatique de football, gagnée par l’Algérie sous la coupe de l’entraîneur Abdelhamid Kermali face à l’Iran en 1991 grâce à un groupe essentiellement composé des champions d’Afrique 1990.
Que Belmadi vienne affirmer en 2023 qu’avant son arrivée en 2018, il n’y avait pas l’ombre d’un trophée en exhibant la Coupe d’Afrique des nations brillamment acquise en 2019 et en s’appropriant les titres de Coupe arabe gagnés par Madjid Bougherra et Arezki Remmane respectivement avec les locaux et les U17 en 2021 et 2022 est au mieux une omission grave de sa part.
Le départ de Zetchi, un regret pour Belmadi
Outre le palmarès, Djamel Belmadi a ôté le costume de sélectionneur pour celui d’avocat de l’ancien président de la Fédération algérienne de football Kheïreddine Zetchi dont il a défendu le parcours à la tête de son club du Paradou dans lequel il a mené avec réussite un projet de formation et d’exportation de jeunes talents à l’image de Boudaoui, Atal et Bensebaini qu’il a cité en exemple dans ses déclarations lors de la dernière conférence de presse.
Si le Paradou est un exemple de bonne gestion dans un championnat gangréné par de multiples fléaux, les déclarations de Belmadi mettent en avant sa relation avec l’ancien président de la FAF qu’il aurait aimé voir rester encore plus longtemps à la tête de l’instance fédérale.
Kheïreddine Zetchi, qui n’avait plus le soutien des hautes autorités du pays, a été remplacé à la fin de son mandat en avril 2021 malgré un titre de champion d’Afrique qui fuyait l’Algérie depuis 29 ans.
L’antécédent Kraouche, oublié par Belmadi
L’autre point abordé par Djamel Belmadi est celui des jeunes joueurs ayant opté pour l’Algérie alors qu’ils avaient la possibilité de jouer pour l’Équipe de France. C’est le cas du trio Bouanani, Chaïbi, présentés comme de grands espoirs du football français, et Hadjam qui a refusé une convocation en Équipe de France des moins de 21 ans pour rejoindre les Verts.
Pour le sélectionneur national, c’est la première fois depuis l’équipe FLN que des joueurs refusent l’Équipe de France pour représenter l’Algérie. Or, Belmadi est une nouvelle fois contredit par les faits.
En effet, Nasredine Kraouche avait bien refusé une convocation en Équipe de France espoirs en 1999 pour porter le maillot de l’Algérie, comme le rappelle la Gazette du Fennec.
Djamel Belmadi ignore visiblement ce détail, lui qui a été coéquipier de Nasredine Kraouche en sélection nationale pendant plusieurs années.
Ayant le sens de la répartie pour mitrailler ses détracteurs, Djamel Belmadi aurait mieux fait de vérifier certains détails avant de lancer des affirmations hasardeuses.