Verra-t-on un jour Madjid Bougherra à la tête de l’équipe d’Algérie de football, un poste qu’occupe actuellement Djamel Belmadi ?
Très gênante en ce moment, la question a été tout de même posée à l’ancien défenseur central des Verts. Il a répondu avec beaucoup de tact.
Bougherra est en passe de réaliser un autre exploit dans sa carrière d’entraîneur qui débute à peine. L’équipe nationale des locaux qu’il entraîne est en finale du CHAN 2022, un peu plus d’une année après avoir remporté la coupe arabe au Qatar en décembre 2021, avec le renfort certes de plusieurs éléments de l’équipe première.
Mardi à Oran, en demi-finale du championnat d’Afrique des nations organisé par l’Algérie (13 janvier – 4 février), l’équipe de Madjid Bougherra a impressionné face au Niger (5-0), faisant taire les critiques entendues à cause des scores étriqués par lesquels l’équipe gagnait ses matchs jusque-là. Les Verts se dirigent tout droit vers le sacre.
Ce serait un exploit pour une équipe composée exclusivement de joueurs évoluant dans un championnat national au niveau très médiocre, comme le montrent les résultats des clubs algériens en compétitions africaines. La griffe de Madjid Bougherra dans ce parcours est visible, de l’avis de tous.
Cette période de grâce de l’ancien joueur des Glasgow Rangers coïncide avec celle moins brillante de Djamel Belmadi à la tête de l’équipe nationale d’Algérie.
Après une CAN 2021 (disputé en janvier-février 2021 au Cameroun) complètement ratée, Belmadi a échoué à qualifier l’Algérie au Mondial 2022. Lorsque les premières critiques ont ciblé le sélectionneur national, Bougherra été cité comme son successeur le plus légitime, en tout cas le plus probable.
Bougherra : « Belmadi, c’est mon mentor »
Le contrat de Djamel Belmadi a été reconduit jusqu’en 2026, mais on continue à voir en Bougherra le futur sélectionneur de l’équipe nationale, notamment après son brillant parcours dans le CHAN 2022 en cours.
La question lui a été posée après la demi-finale face au Niger. Sa réponse est catégorique : « Pas maintenant, pas du tout. Nous avons un super coach qui nous qualifiera en Coupe du monde 2026. Vous pouvez m’oublier pour 4-5 ans, ça c’est certain. »
Madjid Bougherra ne dit pas non naturellement à l’équipe A. Il se place comme un successeur de Belmadi dont le contrat vient d’être reconduit jusqu’en 2026.
Madjid Bougherra ne s’est pas montré ingrat, reconnaissant qu’il doit beaucoup à l’actuel sélectionneur qui lui a « ouvert les portes » du métier, à Dubaï (Qatar) et chez les U23 en Algérie.
« C’est mon grand frère, mon mentor. Aujourd’hui je suis là grâce à Dieu et grâce à lui », dit-il. De plus, « la sélection A, ça se mérite » et Bougherra n’exclut pas d’aller « apprendre au quotidien » dans un club. Cela dit, « le succès n’a pas d’âge », estime-t-il, jugeant qu’il faut donner la chance aux jeunes entraîneurs et ne pas attendre « qu’ils aient 50 ans ».