L’Algérie a tenté sans succès d’engager Zinédine Zidane à la place de Djamel Belmadi à la tête de la sélection au lendemain de son élimination au premier tour de la CAN-2023 en Côte d’Ivoire.
Les analystes ont unanimement jugé le pari osé et n’ont donc pas été surpris par le refus poli du triple champion d’Europe avec le Real Madrid. Mais à voir de plus près la situation et des Verts et de Zidane, celui-ci aurait dû accepter le challenge proposé par Walid Sadi, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), juge le journal français spécialisé Onze Mondial. Et cela, pour de nombreuses raisons.
Zidane ne s’est pas assis sur un banc depuis mai 2021 et la fin de son aventure au Real où il a fait deux passages, 2016-2018 et 2019-2021. Il a laissé une empreinte indélébile dans la capitale espagnole en réalisant l’exploit unique de remporter trois Ligues des champions de suite entre 2016 et 2018.
Très courtisé en Europe et dans le monde entier, le Franco-Algérien fait toutefois la fine bouche, refusant des offres dont rêverait n’importe quel entraîneur. Il a été annoncé à Manchester United, au Paris Saint-Germain, à l’Olympique de Marseille, à la Juventus, et même à la tête de la Seleção brésilienne, mais le champion du monde 1998 a comme priorité l’équipe de France, le retour au Real où un autre challenge conforme à ses plans.
Accepter de prendre une sélection africaine habituée au ventre mou du classement FIFA, fut-elle celle de son pays d’origine, après avoir rejeté les offres de grands clubs européens était inconcevable, en effet.
Les plateaux des télés françaises qui se sont intéressés à cet épisode ont expliqué, en outre, qu’il y a plein d’autres considérations qui entrent dans la gestion de la carrière d’un technicien de la trempe de Zinédine Zidane, comme ses nombreux contrats de sponsoring et de droits d’image. En un mot comme en mille, Walid Sadi a tenté un pari fou.
Néanmoins, Onze Mondial, dans une analyse mise en ligne, ce mardi 30 janvier, voit les choses d’un autre angle et liste plusieurs raisons qui font qu’un passage en Algérie aurait pu être bénéfique pour la carrière de Zidane.
Équipe d’Algérie : Zidane avait aussi de bonnes raisons de dire non
Pour commencer par la fin, la proposition de la FAF constituait pour le technicien français une occasion de « renouer avec ses origines ». Zizou n’a jamais caché son attachement au pays natal de ses parents.
Il s’y est rendu en visite très médiatisée dès la fin de sa carrière de footballeur, y a fondé une fondation caritative et n’hésite pas à aider aux quatre coins du pays.
Son tweet après la victoire des Verts à la CAN-2019 est resté dans les mémoires. En 2010, pour le retour de l’Algérie en coupe du monde après 24 ans d’absence, il était dans les tribunes. Surtout, cet amour pour le pays de ses origines, les Algériens le lui rendent bien. Il est immensément populaire en Algérie.
Au-delà de ces considérations affectives, Zidane a de bonnes raisons de dire non à l’offre de l’Algérie. Parmi lesquelles la faiblesse, l’instabilité et l’amateurisme de la FAF, des supporters difficiles et complexes, fortement présents aussi en France, des infrastructures sportives de qualité aléatoire, un championnat moribond…
Face à cela, Zidane avait aussi de bonnes raisons très pragmatiques d’accepter le challenge d’entraîner la sélection algérienne. Comme il ne l’a jamais caché, son rêve de toujours est de prendre en main l’équipe de France.
Or, depuis la fin de la coupe du monde 2022 que les Bleus ont ratée d’un cheveu, il sait que la place ne se libérera pas avant 2026, au moins après la prolongation du contrat de Didier Deschamps jusqu’au prochain mondial.
D’ici là, il peut réaliser des choses plus qu’importantes avec les Verts d’Algérie. La situation se présente, en effet, comme très favorable. Onze Mondial souligne d’abord la pâte qu’aura Zidane entre les mains avec une « génération dorée » de jeunes joueurs qu’il pourra faire « éclore ».
Si de nombreux cadres vont sans doute prendre leur retraite, de jeunes loups sont à l’affût. Le journal cite Farès Chaïbi, Rayan Aït-Nouri, Mohammed Amoura, Hicham Boudaoui, Ramiz Zerrouki, Yasser Larouci, Amine Gouiri et écrit : « Avec Zinédine Zidane en sélectionneur, les planètes pourraient s’aligner à la perfection. »
Avec de tels joueurs, l’entraîneur franco-algérien pourra très facilement réaliser de belles choses lors des prochaines échéances qui se présentent en plus favorablement pour l’Algérie. D’abord une Coupe d’Afrique des nations 2025 au Maroc « à portée de main » pour les Verts qui évolueront dans un pays maghrébin, en été et dans des infrastructures de qualité.
Il y a ensuite le ticket pour la coupe du monde 2026 que l’Algérie a de très grandes chances d’arracher. Sous Djamel Belmadi, les Verts ont fait une excellente entame avec deux victoires en autant de matchs dans un groupe largement à leur portée.
Pour toutes ces raisons, Zidane aurait dû accepter de tenter l’aventure algérienne. Pas sûr toutefois que l’article de Onze Mondial lui fasse changer d’avis.
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