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Équipe d’Algérie : des solutions en défense, et vite !

La difficulté avec laquelle l’équipe nationale de football d’Algérie a obtenu sa qualification pour les barrages des éliminatoires du Mondial 2022 est venue mettre à nue des imperfections cachées par la série toujours en cours de 33 matchs sans défaite.

Le groupe mis en place par Djamel Belmadi depuis son arrivée en 2018 n’est pas tout à fait invulnérable comme on l’a vu lors de la double confrontation contre les Etalons en septembre dernier à Marrakech (1-1) puis mardi dernier à Blida (2-2).

Dans les deux matchs, les Verts pouvaient perdre sans que personne ne trouve à redire. Ces prestations sont d’autant plus inquiétantes que le Burkina Faso ne fait pas partie du gotha africain.

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Après une CAN irréprochable en 2019, l’Algérie a continué sur sa lancée et a impressionné en amical contre la Colombie (3-0), la Tunisie (0-2) et même le Mexique (2-2).

Mais depuis septembre, elle laisse apparaître des signes de fébrilité. Ceux qui ont vu dans le match nul de Marrakech un simple accident de parcours qui peut arriver à n’importe quelle équipe se ravisent avec cette qualification arrachée dans la douleur sur le terrain du stade de Blida.

Devant une équipe qui sort d’un match nul sans gloire à domicile face au Niger, les coéquipiers de Ryad Mahrez ont sué pour arracher le nul.

« On sait qu’on va finir par perdre un jour, mais pas ce match-là », disait le sélectionneur national Djamel Belmadi à la veille de la rencontre. Le scénario catastrophe a failli se produire et la qualification s’envoler définitivement.

Parler des choix tactiques de Djamel Belmadi, qui a par exemple incorporé deux attaquants de pointe et laissé l’excellent Feghouli sur le banc, c’est passer à côté du véritable sujet. Bien au contraire, Belmadi a été égal à lui-même puisqu’il a su apporter les changements adéquats à l’évolution du match. Le problème est ailleurs. On ne peut non plus avancer la blessure de Youcef Belaili, puisqu’il fut le meilleur Algérien sur le terrain.

Essentiellement dans cette fébrilité de la défense qui constituait, au moins depuis la CAN 2019, le point fort de la sélection. Tous les sélectionneurs qui se sont succédé ces dernières années avaient buté sur le casse-tête de l’arrière-garde, notamment la charnière centrale et le poste d’arrière-droit. Belmadi a su le régler en stabilisant sa défense à quatre pendant plus de deux ans.

Tout régler avant le mois de mars

Même lorsque Youcef Atal s’est blessé pendant la CAN, le coach n’a pas eu de mal à le remplacer en pleine compétition. Mehdi Zeffane a sorti d’excellentes prestations des quarts jusqu’en finale.

Entre-temps, Atal a signé dans le championnat de France, et de l’avis même de Belmadi, il a manqué de constance à cause de ses récurrentes blessures. Ramy Bensebaini, qui a bouché un énorme trou à gauche depuis la blessure de Fawzi Ghoulam, revient à peine à la compétition.

Djamel Benlamri n’est pas lui aussi à son meilleur niveau, qu’il tente de retrouver dans le championnat du Qatar après avoir passé presque une saison sabbatique à Lyon.

Quant à Aïssa Mandi, il n’est plus à Villareal le titulaire indiscutable qu’il était au Bétis Séville. Outre les soucis individuels de chaque joueur, tout ce beau monde n’était pas réuni pour le stage d’octobre et les deux matchs de l’équipe nationale contre le Niger où Belmadi avait aligné une défense complètement remaniée.

La première urgence donc pour le coach national c’est de stabiliser de nouveau sa défense, nonobstant les noms des joueurs qu’il retiendra.

Pour les autres compartiments, l’équipe nationale recèle des éléments de niveau mondial, avec des doublures de qualité. En plus de Mahrez, Bennacer, Feghouli et Zerrouki, un joueur comme Youcef Belaïli a montré qu’il peut apporter des solutions à toutes les situations.

Quelque soient ses prestations en club, l’enfant d’Oran a toujours été au top avec l’équipe nationale. Soit tout le contraire de Baghdad Bounedjah qui affole les compteurs dans le championnat du Qatar depuis plusieurs années mais qui continue d’agacer les supporters de l’équipe nationale par ses prestations limites et ses ratages monumentaux.

Belmadi n’est pas obligé d’évoluer avec deux attaquants de pointe, d’autant plus que cela ne peut se faire qu’au détriment du milieu et de l’animation et peut s’avérer très risqué comme on l’a vu face au Burkina Faso mardi. Le coach doit trouver une solution au cas Bounedjah.

Djamel Belmadi pourra se servir de la prochaine CAN (janvier- février 2022) et les matchs amicaux qui la précéderont pour tester des joueurs (notamment en défense) et des variantes.

En mars, l’équipe devra retrouver le niveau qu’on lui connaît. Le tirage au sort des barrages pourrait mettre sur son chemin le Cameroun, l’Egypte, le Mali ou encore le Ghana, soit des adversaires nettement au-dessus du niveau des Etalons du Burkina.  

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