L’équipe d’Algérie de football a renoué avec la compétition en livrant une double confrontation face au Niger, en éliminatoires de la CAN 2023.
Les deux rencontres, jouées à Alger et Tunis, se sont soldées par la victoire des Verts, mais sur des scores étriqués (2-1 et 0-1).
L’équipe de Djamel Belmadi a réussi à la faveur de ces deux succès à se qualifier à la prochaine CAN 2023 en Côte d’Ivoire.
L’enjeu pour le staff technique était aussi de voir à l’œuvre les nouveaux joueurs qui ont récemment fait le choix de défendre les couleurs de l’Algérie.
Plusieurs joueurs binationaux de talent ont annoncé en janvier et mars leur choix de carrière internationale et opté pour l’Algérie, dont Rayan Ait Nouri, Houssem Aouar, Jaouen Hadjam, Farès Chaibi et Badredine Bouanani.
Pour le stage de ce mois de mars, Belmadi a convoqué six nouvelles têtes, dont cinq binationaux.
Depuis une année et l’élimination de l’équipe nationale de la course à la qualification à la Coupe du monde 2022 face au Cameroun, le public algérien attendait une petite révolution dans l’effectif de Djamel Belmadi.
À la CAN 2021 déjà, où l’équipe nationale a été éliminée dès le premier tour contre toute attente, le principal reproche fait au sélectionneur Belmadi était de compter sur pratiquement les mêmes joueurs depuis sa venue en 2018.
Avec la vague de joueurs qui viennent d’opter pour l’Algérie, Belmadi ne pouvait plus avancer l’excuse de ne pas avoir un grand choix de joueurs sélectionnables.
Tout était donc réuni pour entamer le renouveau dès ces retrouvailles avec le Niger.
D’autant plus que la taille de l’adversaire et la position de l’Algérie au classement de son groupe F des éliminatoires de la CAN 2023 offraient une occasion idoine pour essayer tous les nouveaux, sans grande prise de risque.
Pour ces deux matchs, Belmadi a convoqué six nouveaux joueurs, les binationaux Guitoune, Bouanani, Hadjam, Chaibi et Ait Nouri, ainsi que le joueur de l’USM Alger, Zinedine Belaid. Seul ce dernier n’a pas eu de temps de jeu.
L’équipe d’Algérie de football en pleine métamorphose
Le changement réclamé est bien là. Lors du deuxième match, lundi, seuls trois rescapés de la CAN 2019 étaient titulaires (Mahrez, Bounedjah et Bennaceur).
Certains cadres de l’époque ne sont même pas convoqués, à l’image de M’bolhi, Guedioura, Feghouli, Attal ou Benlamri.
Le changement n’étant pas une finalité, le public des Verts attendait de voir ce que valent les renforts individuellement et la nouvelle équipe nationale sur le plan de la cohésion.
L’équipe nationale n’a certes pas trop brillé face à un adversaire auquel elle avait mis 10 buts en une double confrontation il y a moins d’un an et demi (6-1 et 0-4 en éliminatoires du mondial 2022 en octobre 2021).
Cette fois, l’Algérie a gagné sans impressionner et les nouveaux renforts se sont contentés de jouer juste, sans se distinguer par des exploits individuels mémorables.
Il y a bien entendu les effets du jeûne qui ont pu fausser l’évaluation, mais ce qu’a montré l’équipe nationale est déjà acceptable pour un groupe en reconstruction et qui redémarre à peine.
Les nouveau joueurs ont tous montré qu’ils ne sont pas mauvais et qu’ils sont au moins aussi bons que ceux qu’ils sont venus remplacer.
Surtout, ils sont tous très jeunes et constituent un gage pour l’avenir.
L’équipe d’Algérie pourra montrer un meilleur visage à mesure que le groupe cumulera les matchs ensemble, ainsi qu’avec l’utilisation de son principal renfort, Houssem Aouar.
À 24 ans, le joueur de l’Olympique lyonnais a fait ses preuves dans le haut niveau jusqu’à se voir convoquer en équipe de France première, future vice-championne du monde.
Chez les Verts, il pourra rendre d’énormes services au milieu et combler le vide laissé par Sofiane Feghouli.
Djamel Belmadi tient en tout une pâte au moins tout aussi bonne sinon meilleure que celle qui lui a permis de construire l’équipe restée invincible entre 2018 et 2022.
Avec toutefois un problème qui persiste en pointe de l’attaque puisqu’aucun des nouveau renforts n’évolue dans ce registre.
Faute de choix, il a rappelé Baghdad Bounedjah, écarté à l’issue de la CAN 2021 (jouée en janvier – février 2022) pour son manque d’efficacité. Le joueur d’Al Sadd a montré qu’il n’est pas fini, mais à 32 ans, il ne lui reste pas de longues années dans le haut niveau.