L’international algérien Adlène Guedioura a connu une semaine mouvementée. Venu à Oran pour s’engager officiellement avec le Mouloudia local, il a aussitôt quitté la grande ville de l’ouest algérien.
Alors que le nom de Djamel Belmadi est cité dans ce transfert, la Fédération algérienne de football (FAF) se mure dans le silence. Avant de revenir sur l’aventure, ou la mésaventure oranaise de Guedioura, il faut d’abord s’interroger sur les raisons qui l’ont amené à faire un tel choix.
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A priori, le joueur a opté pour le MCO car il est en fin de carrière et sans club, alors qu’il sent peut-être qu’il en a encore dans les jambes. Il n’est du reste pas le premier international algérien à s’offrir une dernière expérience au pays après une carrière en Europe.
On pense notamment à Mourad Meghni, engagé par le CS Constantine en 2015, Moussa Saïb, revenu à la JSK en 2003 après une carrière au haut niveau en Europe (Auxerre, Valence, Tottenham). Il y a aussi Khaled Lemmouchia, formé à Lyon et qui a fait un long passage à l’Entente de Sétif. Rien de nouveau donc ni d’anormal dans ce qu’a fait Adlène Guedioura.
Néanmoins, après l’échec de la transaction, la raison invoquée par le président du MCO pour engager l’ancien milieu de terrain défensif des Verts suscite l’incompréhension. Selon Youcef Djebari, l’idée appartient à Djamel Belmadi.
C’est donc le sélectionneur national qui a demandé aux dirigeants du MCO d’engager des discussions avec l’agent de Guedioura, a révélé Djebari à la radio d’Oran. Si Belmadi a agi ainsi pour aider l’un de ses anciens joueurs qui s’est retrouvé sans club, il n’y a rien d’anormal là non plus. Si, en revanche, il a cherché à lui trouver un club dans la perspective de le rappeler en sélection nationale, cela pourrait signifier beaucoup de choses et même susciter des appréhensions.
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Cette affaire soulève des appréhensions d’autant plus qu’elle survient dans une conjoncture particulière pour l’équipe nationale. Éliminés en janvier dernier au premier tour de la CAN 2021, les Verts s’apprêtent à disputer une double confrontation décisive pour la qualification au Mondial 2022, fin mars face au Cameroun, sur fond d’inquiétudes quant au niveau montré par l’équipe lors du tournoi continental. Djamel Belmadi est-il à court de solutions au point de songer à rappeler un joueur en toute fin de carrière ?
L’anarchie du « professionnalisme » en Algérie
A 37 ans, Guedioura est en effet un vétéran de l’équipe nationale avec laquelle il a joué à 61 reprises entre 2010 et 2021. Avec M’bolhi, il était l’un des rares joueurs à avoir pris part au Mondial sud-africain en 2010, et à figurer dans l’effectif de Belmadi en 2021.
Sa dernière convocation chez les Verts remonte à juin dernier, à l’occasion du match amical face à la Tunisie à Radès (0-2 pour l’Algérie). Lors de la CAN 2019, il a été l’un des artisans du sacre algérien avec son abattage inimitable au milieu. Mais Belmadi ne l’a pas pris pour la dernière CAN, lui préférant le jeune Ramiz Zerrouki, lui aussi excellent. Avec la paire Zerrouki-Bennacer, l’équipe nationale est censée ne pas connaître de soucis au milieu pour plusieurs années.
Djamel Belmadi a-t-il senti que l’ancien joueur de Watford (Angleterre) a laissé un vide dans son dispositif ? A-t-il jugé que sa longue expérience sera utile face au Cameroun que l’Algérie n’a jamais battu en match officiel ? C’est possible, même si les véritables failles de l’équipe sont ailleurs, notamment à la pointe de l’attaque et dans certains postes en défense.
La FAF est en tout cas appelée à s’exprimer sur cette histoire du transfert raté de Guedioura au MC Oran. Il s’agit tout de même d’un international puisque, même s’il n’est plus appelé depuis juin dernier, il n’a pas officiellement annoncé la fin de sa carrière internationale.
Surtout que la manière avec laquelle son expérience oranaise a tourné court n’est pas digne de son vécu et lève de nouveau le voile sur l’anarchie qui règne dans le football algérien dit professionnel.
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Selon la presse spécialisée, Guedioura a décidé de s’en aller en trouvant ses nouveaux coéquipiers en grève pour réclamer leurs salaires. Surtout, selon les mêmes sources, son arrivée a fait grincer des dents dans le vestiaire du MCO à cause du salaire exorbitant qui allait lui être accordé. On parle de cinq millions de dinars mensuels, au moment où les joueurs déjà en place ne sont pas payés.
Il y a quelques jours c’est un autre grand club algérien, l’Entente de Sétif, qui a été ébranlé par une affaire similaire. Alors que le vestiaire bouillonnait à cause des salaires et primes impayés, un document comptable s’est retrouvé sur les réseaux sociaux, révélant qu’un seul joueur a pris près de 70 millions de dinars en 15 mois.
