L’international algérien Yacine Brahimi a tenu des propos interprétés comme une manière de régler ses comptes avec le sélectionneur national Djamel Belmadi.

La sortie du joueur d’Al Gharafa intervient quelques jours après celle de l’ancien défenseur international Mahmoud Guendouzi qui a dénié au coach des Verts d’être au-dessus des critiques.

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Après une très belle coupe arabe, remportée d’ailleurs par l’Algérie en décembre 2021, et une très mauvaise CAN qui a vu les Verts quitter la compétition dès le premier tour en janvier dernier au Cameroun, Yacine Brahimi n’a pas été convoqué pour la double confrontation contre le Cameroun en éliminatoires du Mondial 2022, fin mars.

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La suite on la connaît : l’Algérie a perdu la manche retour à Blida d’une manière difficile à accepter, encaissant un but assassin dans les toutes dernières secondes de la prolongation.

L’Équipe d’Algérie a effectué deux stages depuis, mais Brahimi est demeuré écarté, au même titre d’autres joueurs, comme Baghdad Bounedjah ou Saïd Benrahma.

En six mois, aucune voix parmi les joueurs écartés n’est venue contester les choix de Djamel Belmadi, ni même accabler le coach ou les joueurs suite à l’élimination du mondial.

Cette semaine, Yacine Brahimi a tenu les premiers propos qui peuvent passer pour une pique à l’égard de Djamel Belmadi, ou même des joueurs qui ont affronté le Cameroun.

Alors que toute l’Algérie s’est donnée le mot depuis le 29 mars pour tout mettre sur le dos de l’arbitre gambien Bakary Gassama, Brahimi est sorti des rangs pour livrer une analyse à contre-courant de l’unanimisme ambiant. Invité mercredi soir de la chaîne qatarie Al Kaas, Yacine Brahimi a estimé que l’élimination des Verts n’était pas due à des erreurs d’arbitrage.

« Je n’aime pas parler d’arbitrage dans le sens où on avait les moyens de gagner. Je n’aime pas parler de l’arbitre, c’est vraiment le terrain qui doit parler. C’est un échec pour nous qu’on doit prendre, quand je dis fièrement, pas en nous cherchant des excuses mais en nous regardant nous-mêmes et rebondir », a déclaré le milieu international algérien.

« Ça s’est joué sur quelques secondes, avec un scénario très dur. C’est des choses qui peuvent arriver dans le football, des petits détails, des petites erreurs qui font la différence au final », a-t-il expliqué.

Face au Cameroun, ce sont en effet des erreurs de marquage et de positionnement des joueurs algériens qui ont permis à l’adversaire de marquer alors qu’il restait 40 secondes à jouer.

« Belmadi est érigé au rang de Compagnon du prophète »

Malgré des prestations de premier ordre avec le club qatari d’Al Gharafa, Yacine Brahimi n’a pas été rappelé en équipe nationale pour les matchs de juin et septembre derniers.

Interrogé sur son cas avant les deux matchs amicaux face à la Guinée et au Nigeria en septembre, Djamel Belmadi a répondu qu’il n’était pas en mesure de dire si Brahimi a « un avenir » ou pas chez les Verts.

Djamel Belmadi lui-même fait partie de ceux qui ont expliqué l’élimination de l’Algérie du Mondial 2022 par l’arbitrage. Au moment où toute l’Algérie espérait une décision de la FIFA pour faire rejouer le match, le sélectionneur national avait fait état d’un « dossier solide » contre l’arbitre déposé auprès de l’instance internationale.

Si Brahimi s’est contenté de ne pas accuser l’arbitre Gassama et de souligner des « petites erreurs », Mahmoud Guendouz est allé plus loin. Le joueur de l’équipe nationale des années 1980 est connu pour ses critiques acerbes contre les sélectionneurs nationaux ces dernières années.

Dans des déclarations à la chaîne de télévision Ennahar cette semaine, Guendouz a dénoncé le fait que Djamel Belmadi soit érigé au rang d’un « Compagnon du Prophète », c’est-à-dire qu’il « ne se trompe jamais » et il ne peut de ce fait, faire l’objet de critique.

L’ancien défenseur central des Verts rappelle que, pourtant, Belmadi n’a pas atteint tous ses objectifs. « La coupe d’Afrique (CAN 2021) était un objectif et il n’a pas été atteint. On a été éliminés de la Coupe du monde. Maintenant, ajoutez-lui (à Belmadi) un siècle si vous voulez », a-t-il ajouté.

Le contrat de Djamel Belmadi devait prendre fin à l’issue de la prochaine coupe du monde (novembre-décembre), mais la Fédération algérienne de football a annoncé qu’il sera reconduit jusqu’à la coupe du monde 2026.

« Dès que tu parles, tu deviens un ennemi, et moi je suis devenu un ennemi », a dénoncé Mahmoud Guendouz.