L’équipe nationale de football d’Algérie est en train de réaliser le meilleur parcours de son histoire. Une coupe d’Afrique des nations gagnée haut la main en terre égyptienne, suivie d’une incroyable série de 22 matchs sans défaite, des victoires contre quasiment tous les ténors du football africain.
L’EN a aussi produit des matchs de haut niveau face à des équipes de niveau mondial, une défense hermétique et une attaque qui crache le feu, on n’a certainement jamais vu une telle régularité, même pendant la période faste des années 1980.
Le constat est unanime : le coach Djamel Belmadi, nommé en août 2018, a réussi à faire d’un groupe moribond une équipe redoutée et respectée.
Les Verts sont actuellement engagés dans les éliminatoires de la prochaine CAN et ont décroché hier lundi leur qualification à la CAN 2021 après leur match nul face au Zimbabwe (2-2).
Le prochain challenge, le plus important, c’est d’assurer une cinquième participation à la Coupe du Monde. Les matchs des qualifications, qui devaient débuter en octobre dernier, ont été reportés à cause de la crise sanitaire de Covid-19, et devraient se jouer au courant de l’année 2021.
L’Algérie a hérité d’un groupe à sa portée avec le Burkina Faso, le Niger et Djibouti. Il lui faudra s’extirper de cette poule en occupant la première place puis passer les barrages sans doute face à un ténor du football continental. Une mission qui n’a rien d’impossible au vu de la composante et des performances actuelles de l’équipe.
Même lorsque Djamel Belmadi a affiché ses objectifs pour la phase finale au Qatar, personne n’a crié à la prétention et à l’exagération. Néanmoins, dans cette euphorie générale, certains ont relevé comme un bémol : beaucoup de joueurs de l’effectif actuel des Verts, et pas des moindres, sont des trentenaires et il leur sera difficile d’être au même niveau dans deux ans et au-delà.
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Si l’on prend les onze joueurs qui constituent l’équipe-type de Djamel Belmadi, leur moyenne d’âge était de 28 ans lorsqu’ils avaient soulevé le trophée de la CAN 2019 et de 29 aujourd’hui. À titre de comparaison, l’équipe qui s’est qualifiée pour le deuxième tour du mondial en 2014 avait une moyenne d’âge de 26 ans.
Dans deux ans, si le onze-type est maintenu, l’équipe affichera une moyenne d’âge de 31 ans, ce qui est très au-dessus de la moyenne idéale comprise entre 26 et 28 ans.
Seuls Attal (24 ans), Bennaceur (23 ans) et Bensebaïni (25 ans) ont encore une longue carrière devant eux. Les autres cadres sont tous proches de la trentaine (Mahrez, Mandi, Bounedjah, 29 ans, Belaïli, 28 ans) ou la dépassent (M’bolhi 34 ans, Guedioura 35 ans, Benlamri et Feghouli 31 ans, Slimani 32 ans, Brahimi 30 ans).
Très peu de jeunes dans l’effectif actuel
Si Raïs Ouahab M’bolhi, vu son poste de gardien, peut encore jouer quelques années au haut niveau, ce sera difficile pour un joueur comme Guedioura de fournir les mêmes prestations à 36 ou 37 ans.
Guedioura n’est pas n’importe quel joueur. C’est un élément clé dans l’effectif de Djamel Belmadi. Laissé sur le banc lors du dernier match face au Zimbabwe, le coach a dû le faire entrer en fin de match pour préserver le score.
Son héritier semble être Mehdi Abeid, un joueur de qualité, mais pas trop jeune non plus. Le sociétaire du FC Nantes a 28 ans aujourd’hui, et en aura 30 dans deux ans.
Dans le groupe convoqué pour les deux matchs face au Zimbabwe, il y a beaucoup de bonnes doublures dont certaines ont joué en l’absence des habituels titulaires, mais très peu de jeunes joueurs, si l’on excepte Boudaoui et Zerkane (21 ans).
L’urgence pour Djamel Belmadi est donc de renouveler progressivement son effectif en prévision des prochaines coupes d’Afrique et du monde. Sur le moyen terme, il sera difficile pour la composante actuelle de maintenir le même niveau de performance.
Ounas, Benrahma, Farès, Boulahia, Belkebla, Boudaoui, Helaimia ou Zerkane constituent des valeurs sûres et pourraient former avec les jeunes qui se sont déjà imposés, comme Attal, Bensebaini et Bennaceur, un groupe performant qui maintiendra l’équipe d’Algérie à son niveau actuel pendant encore quelques années, mais Belmadi devra encore piocher, que ce soit dans le championnat national ou parmi les binationaux.
Si Houssem Aouar est définitivement perdu pour l’Algérie, d’autres joueurs prometteurs peuvent encore opter pour leur pays d’origine, comme Amine Gouiri (Nice), Rayan Aït Nouri (Wolverhampton), Rayan Cherki (Lyon). Ils sont jeunes et prometteurs et l’Algérie devra au moins essayer de les convaincre.