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Équipe nationale : Djamel Belmadi revient et… dérape !

Équipe nationale : Djamel Belmadi revient et… dérape !

Djamel Belmadi a finalement annoncé sa décision de rester à la tête de l’équipe d’Algérie de football, au grand soulagement du public qui souhaite le voir continuer son œuvre entamée depuis près de quatre ans.

Dans une vidéo diffusée dimanche sur le site officiel de la Fédération algérienne de football (FAF), Belmadi a d’ailleurs expliqué que l’élément central qui l’a convaincu de rester c’est cette reconnaissance du public qui, malgré deux gros échecs consécutifs (CAN 2021 et Mondial 2022), est resté solidaire des joueurs et du sélectionneur.

| Lire aussi : Équipe d’Algérie : Belmadi reste et règle ses comptes

« Le public croit encore en nous et je ne peux pas tourner le dos à ça. Ça nous donne encore plus de force », a expliqué Djamel Belmadi.

Tout au long de son intervention, Djamel Belmadi a développé un très beau discours sur la relation fusionnelle entre les Algériens et leur équipe nationale et qui, personne ne peut le nier, s’est raffermie depuis que l’ancien joueur de Marseille dirige les Verts. Mais sur d’autres points, il a franchement dérapé.

C’est par exemple le cas lorsqu’il évoque l’arbitrage du match Algérie-Cameroun du 29 mars dernier qui a, aux yeux de supporters algériens, coûté à l’équipe nationale la qualification au mondial qatari.

De ses propos, il ressort presque que c’est uniquement l’arbitre qui a éliminé les camarades de Riyad Mahrez qui, donc, n’auraient rien à se reprocher.

L’arbitre gambien Bakary Gassama a commis des fautes, mais celles de l’équipe nationale sont encore plus décisives, comme ce relâchement dans les dernières secondes de la prolongation.

Sur le deuxième but Camerounais, il y a bien un coupable, et ça ne peut être que les joueurs ou le coach, ou les deux. Le choix des joueurs, du système de jeu et le coaching c’est aussi du ressort du staff technique. De même que la gestion de la manche retour après avoir fait l’essentiel, le plus dur, à l’extérieur.

S’il est compréhensible que le public tombe avec la manière que l’on sait sur Bakary Gassama, il n’est pas du rôle du sélectionneur de tenir une telle posture.

Cette manière de tout mettre sur le dos de l’arbitre constitue une fuite en avant qui risque de valoir d’autres désillusions à l’équipe nationale.

Il est évident que la sélection nationale est en régression et cela a commencé à se voir depuis le match aller face au Burkina Faso, au Maroc, en septembre dernier (1-1). Au retour à Blida, en novembre, ce sont les Étalons qui ont failli passer au tour de barrages (2-2).

Assumer et accepter la critique

À la CAN 2022, les Verts ont été incapables de passer au deuxième tour même en tant que meilleur troisième. Ce fut l’une des pires participations de l’Algérie au tournoi africain, mais au lieu de faire son autocritique et de chercher ce qui n’a pas marché, on a préféré chercher des échappatoires, évoquant le terrain, la météo ou encore le covid, qui étaient pourtant des conditions valables pour toutes les équipes du groupe.

Dans son interview au site de la FAF, Djamel Belmadi est allé trop loin en évoquant sa rencontre avec Bakary Gassama à l’aéroport d’Alger. Il a affirmé qu’il n’a « pas aimé » de voir le Gambien « installé confortablement à l’aéroport d’Alger avec un café et un millefeuille ».

Le sélectionneur n’a pas dit ce qu’il aurait fallu faire, mais ça peut ouvrir la porte à toutes les interprétations. Sa frustration et sa déception se comprennent, tous les Algériens les partagent, mais Belmadi est tenu de se conformer à la réserve qu’impose son rang.

Son poste l’expose aussi à la critique et il doit apprendre à l’accepter et même à la prendre en compte. C’est comme ça que ça marche partout dans le monde et depuis toujours.

Comparé à ce qui a été réservé à ses prédécesseurs, et non seulement à Rabah Madjer, Belmadi doit plutôt s’estimer heureux qu’il n’y ait que « 6 ou 7 personnes » qui le décrient après deux échecs coup sur coup en deux mois.

Il reconnaît lui-même cette indulgence et c’est la raison pour laquelle il a décidé de continuer. Ses attaques contre ces « 6 ou 7 personnes » ne sont pas non plus compatibles avec son rang.

Remettre en cause le patriotisme de ces Algériens, quand bien même ils travailleraient pour un candidat à la présidence de la FAF, ça ne passe pas. Belmadi ne peut en aucun cas remettre en cause le patriotisme de ses détracteurs.

Djamel Belmadi reste à la tête de l’équipe nationale et c’est une excellente nouvelle. Non seulement il a prouvé ses compétences par ses résultats avec les Verts et ailleurs, mais aussi cela permettra d’avoir une stabilité qui, avant 2018, a fait défaut à la sélection.

Il pourra de nouveau donner de la joie au public, il n’y a pas de doute, mais il doit pour cela accepter la critique, indissociable du métier d’entraîneur, prendre en compte les remarques et faire son mea culpa à chaque fois qu’il se trompe.

Il doit surtout cesser de faire du populisme et d’utiliser dangereusement le patriotisme comme fonds de commerce pour répondre à ses détracteurs. Un sélectionneur national ne doit jamais s’éloigner du football au risque de provoquer des cassures irréparables.

Certains estiment d’ailleurs que la FAF aurait dû couper certaines déclarations comme sur son face à face avec l’arbitre Gassama qui ont provoqué un tollé et qui nuisent à son image et à celle de l’équipe nationale.

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