L’Algérie a été battue par la Zambie (0-1) mardi soir à Constantine en éliminatoires du Mondial 2018. C’est la première défaite des Verts en Algérie depuis 2007. Résultat, l’équipe nationale est définitivement éliminée de la course au Mondial russe.
Le sursaut d’orgueil, promis par les joueurs et l’entraîneur Alcaraz, n’a pas eu lieu. Face à la Zambie, hier comme lors du match aller à Lusaka samedi dernier, les Algériens ont étalé toutes leurs faiblesses et leurs lacunes tactiques et techniques.
La défense est trop faible, le milieu ne pèse plus rien et l’attaque est stérile. Inutile d’accabler les joueurs, qui ont erré sur terrain pendant 90 minutes, sans aucune stratégie, ni volonté de gagner ou d’effacer la débâcle du match aller.
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Soyons francs : cette équipe ne mérite pas d’aller au Mondial. Mais cette élimination doit servir de déclic pour arrêter la descente aux enfers, entamée depuis la qualification historique aux quarts de finale du Mondial 2014 et le départ de Vahid Hallilhodzic. Le diagnostic est donc posé. Inutile de s’attarder sur les raisons de la déconfiture, elles sont connues de tous.
L’entraîneur Lucas Alcaraz, qui a renoncé à démissionner après avoir pourtant lié son sort à la tête des Verts au match d’hier, sait ce qu’il faut faire. « Il faut choisir les joueurs qui accepteront de jouer pour le collectif. Je suis convaincu que dans deux ans, et si on arrive à jouer comme une équipe, on va améliorer les résultats et la manière », a-t-il résumé lundi à Constantine lors de la conférence d’avant-match, posant ainsi les bases du plan de reconstruction de l’équipe nationale en prévision de la CAN 2019.
Il a certes du pain sur la planche, mais le cas de l’EN n’est pas inédit dans le monde du football. Il peut s’inspirer de l’expérience des grandes nations du football comme l’Allemagne, qui ont connu des situations similaires, avant de se relancer, en misant sur la formation.
Le modèle Raouraoua, basé sur le recrutement massif de joueurs nés et formés à l’étranger, a été, pendant des années, le cache misère d’un football national, qui ne produit plus rien. Il a permis à l’Algérie de jouer deux coupes du monde successives (2010 et 2014).
Mais ce modèle montre désormais ses limites. Il n’est plus viable. Les autres équipes nationales, notamment la France, ont compris le jeu. Elles sélectionnent les meilleurs joueurs binationaux pour les empêcher de rejoindre la sélection de leurs parents d’origine. Les cas de Nabil Fekir (franco-algérien) et Kylian Mbappe (de mère algérienne) sont éloquents. Ils ont été repérés et sélectionnés en équipe de France.
Il ne reste plus qu’à se retrousser les manches pour former des joueurs locaux capables de jouer en Équipe nationale. Ce chantier n’est pas celui de l’entraîneur Alcaraz, seul. Il doit être initié sans délai par la FAF et soutenu par les autorités.
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