Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mardi que le statut de Jérusalem était « une ligne rouge » pour les musulmans, évoquant une possible rupture diplomatique avec Israël si Washington devait reconnaître la ville sainte comme capitale.
« Monsieur Trump, Jérusalem est une ligne rouge pour les musulmans », a lancé M. Erdogan à l’adresse de son homologue américain. « Nous allons mener cette lutte jusqu’au bout avec détermination. Et cela pourrait aller jusqu’à la rupture de nos relations diplomatiques avec Israël », a-t-il ajouté lors d’un discours devant le groupe parlementaire du parti islamo-conservateur au pouvoir, l’AKP.
« En tant que président en exercice de l’OCI (Organisation de la coopération islamique), nous allons suivre cette question jusqu’au bout. Si une telle décision est prise, nous réunirons sous 5 ou 10 jours un sommet des leaders de l’OCI à Istanbul (…) Nous mettrons en mouvement tout le monde musulman lors de ce sommet », a-t-il encore dit.
La Turquie avait déjà mis en garde lundi contre une reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël, estimant qu’une telle mesure provoquerait « une grande catastrophe ».
La Maison Blanche a annoncé que la décision très attendue de M. Trump à ce sujet a été reportée alors qu’elle devait intervenir lundi.
« Le président a été clair sur cette affaire depuis le départ : ce n’est pas une question de si (l’ambassade sera effectivement déplacée de Tel-Aviv à Jérusalem, NDLR), c’est une question de quand », a affirmé Hogan Gidley, un porte-parole de la Maison Blanche.
Lors d’un entretien téléphonique dimanche avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, M. Erdogan avait insisté sur la nécessité de la création d’un État palestinien indépendant « avec Jérusalem-Est comme capitale ».