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Erdogan réunit des dirigeants du monde musulman pour faire condamner Israël

Erdogan réunit des dirigeants du monde musulman pour faire condamner Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui tire à boulets rouges sur Israël depuis le bain de sang de Gaza, accueille vendredi des dirigeants du monde musulman pour faire condamner l’Etat hébreu, mais peu de mesures concrètes sont attendues en raison de divisions.

Ce « sommet extraordinaire » de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) doit s’ouvrir à 15H45 GMT sous la présidence de M. Erdogan à Istanbul, où se déroulera également un immense rassemblement populaire de soutien aux Palestiniens dans l’après-midi.

M. Erdogan, qui s’est signalé par ses critiques extrêmement virulentes contre Israël depuis la mort lundi de 60 Palestiniens sous les balles israéliennes à Gaza, a dit espérer que l’OCI enverrait « un message très fort » lors de la réunion d’Istanbul.

La Turquie préside actuellement ce groupement, qui s’était déjà réuni en sommet à Istanbul en décembre à l’appel de M. Erdogan pour condamner la décision du président Donald Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

« Si le silence persiste face à la tyrannie israélienne, le monde va s’enfoncer rapidement dans un chaos où les bandits feront la loi », a lancé mercredi le président turc.

– Divisions –

A Genève vendredi, le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein, a estimé que la réponse d’Israël aux manifestations palestiniennes avait été « totalement disproportionnée » et appelé à une enquête internationale indépendante.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OCI se sont réunis dans la matinée à Istanbul pour préparer le sommet.

« Nous devons donner la réponse la plus ferme possible (..) au crime contre l’humanité commis par Israël », a déclaré devant ses pairs le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

Il s’est dit « contrarié » de ce que certains pays membres de l’OCI, qu’il n’a pas nommés, n’apportent pas le soutien escompté aux Palestiniens face à Israël.

La réunion d’Istanbul se tient en effet au moment où le monde arabo-musulman est miné par des divisions et des rivalités qui rendent peu probable toute mesure concrète à l’égard d’Israël.

L’Arabie saoudite, dont le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir est attendu à Istanbul, et ses alliés du Golfe ainsi que l’Egypte, voient d’un mauvais oeil le soutien de la Turquie d’Erdogan à des mouvements comme les Frères musulmans et le Hamas, et au Qatar, qu’ils cherchent à isoler.

Ryad et ses alliés, qui semblent avoir assoupli leurs positions vis-à-vis d’Israël, seraient en outre réticents à d’éventuelles actions susceptibles d’aliéner Washington dont ils espèrent le soutien pour endiguer l’Iran chiite, qu’ils voient comme la principale menace dans la région.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui s’est fait opérer d’une oreille la semaine dernière, n’assistera pas à la réunion. Il sera représenté par son Premier ministre Rami Hamdallah.

Parmi les chefs d’Etat attendus à Istanbul figurent le roi Abdallah de Jordanie, le président iranien Hassan Rohani, son homologue soudanais Omar el-Béchir, ainsi que les émirs du Qatar et du Koweit.

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