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Erdogan s’emporte contre le « manifeste des 300 » sur l’antisémitisme en France

Erdogan s’emporte contre le “manifeste des 300” sur l’antisémitisme en France

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a étrillé mardi les quelque 300 personnalités françaises qui ont signé le mois dernier un retentissant manifeste « contre le nouvel antisémitisme » appelant notamment à rendre caducs des passages du Coran.

« D’abord, qui êtes-vous pour prendre d’assaut ce qui nous est sacré ? », a tonné le président islamo-conservateur turc lors d’un discours à Ankara, qualifiant le texte en question d' »abject ».

Dans le manifeste publié le 22 avril dans le journal Le Parisien, 300 signataires, dont l’ex-président Nicolas Sarkozy et trois anciens chefs de gouvernement, dénoncent un « nouvel antisémitisme » en France marqué selon eux par la « radicalisation islamiste ». Ils réclament notamment que « les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques (…) ».

Ce texte, qui a aussi été signé par des artistes, des intellectuels et des personnalités religieuses, a suscité une vive polémique en France et l’indignation de nombreux musulmans.

Les dirigeants turcs, qui font campagne en vue d’élections présidentielle et législatives anticipées le mois prochain, ont multiplié ces derniers jours les attaques contre les signataires de ce manifeste. « Ce sont les idiots, les barbares (…) du 21ème siècle. C’est la version occidentale de Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique) », a lâché lundi le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag sur Twitter.

« Je me pose la question : les signataires de ce manifeste ont-ils lu leurs propres textes (sacrés) ? », a lancé M. Erdogan. « Si c’était le cas, ils voudraient sans doute interdire le Nouveau Testament », a-t-il ajouté, sous-entendant qu’il comportait des passages antisémites.

Le président turc s’emporte régulièrement contre ce qu’il qualifie d' »islamophobie rampante » en Europe, dans un contexte de relations tendues entre Ankara et les pays occidentaux, dont la France.

L’an dernier, M. Erdogan avait accusé la Cour européenne des droits de l’Homme de mener une « croisade » contre l’islam après un arrêt autorisant une entreprise à interdire le port du voile au travail.

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