Quelques jours après le sommet de l’Otan et du G7, où Donald Trump a choisi de faire cavalier seul (il a notamment refusé de s’engager en faveur de l’accord de Paris sur le climat), le président américain a fustigé dans un tweet, posté mardi 30 mai, les « très mauvaises » politiques de Berlin en matière de commerce et de défense.
« Nous avons un déficit commercial MASSIF avec l’Allemagne et elle paie BIEN MOINS qu’elle ne le devrait pour l’Otan et la défense. Très mauvais pour les États-Unis. Ça va changer », a-t-il écrit.
We have a MASSIVE trade deficit with Germany, plus they pay FAR LESS than they should on NATO & military. Very bad for U.S. This will change
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 30, 2017
Maigre contribution de l’Allemagne à l’Otan
Ce message de Donald Trump intervient après les interrogations de la chancelière allemande Angela Merkel sur la fiabilité de l’Amérique de Donald Trump en tant qu’alliée de l’Europe. À l’issue du G7 de Taormine en Sicile la semaine dernière, Angela Merkel a notamment déploré des discussions pas « du tout satisfaisantes » sur la question du climat. « Nous avons ici une situation à six contre un, ce qui signifie qu’il n’y a encore aucun signe quant à savoir si les États-Unis resteront ou non dans l’accord de Paris »
Si le locataire de la Maison Blanche s’attaque à l’Allemagne, il épargne toutefois la France qui « dispose également d’un excédent commercial substantiel avec les États-Unis », et consacre moins de 2% de son PIB à la défense nationale annuelle (une règle fixée en 2006 par les membres de l’Otan, NDLR), relève le New York Times.
Berlin alloue en effet 1,2% de son PIB au budget défense, Paris 1,79%, contre 3,6% pour Washington. Le président français, Emmanuel Macron, s’est toutefois engagé -pendant la campagne présidentielle- à porter les ressources de la défense à 2% de la richesse nationale (PIB) en 2025.
Langue de bois à la Maison Blanche
Pendant ce temps, Washington cherche à calmer le jeu. Donald Trump et Angela Merkel « s’entendent très bien », a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, lors d’une conférence de presse mardi. « Il a beaucoup de respect pour elle (…) et il considère non seulement l’Allemagne mais le reste de l’Europe comme un allié important des États-Unis. »
Selon certains médias américains, il faut remonter au printemps 2003, au moment de l’invasion de l’Irak par les États-Unis, pour trouver un tel niveau de tension entre les deux pays.
La chancelière allemande et le président des États-Unis doivent se revoir à l’occasion du sommet du G20 – dont Berlin assure la présidence cette année- début juillet à Hambourg.
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