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Escroquerie : les aveux glaçants d’un faux conseiller

Escroquerie : les aveux glaçants d’un faux conseiller

Une autre forme de criminalité est apparue depuis quelques années en Algérie : l’usurpation de fonction ou d’identité d’un haut gradé de l’armée ou d’un haut fonctionnaire de l’administration.

Le procédé est simple, il suffit de mimer les hauts responsables jusque dans leurs habits et se présenter comme l’un d’entre eux, prêt à « rendre service » et à sortir les gens de situations désespérées.

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Un de ces escrocs d’un nouveau genre vient d’être débusqué par les services de sécurité de Bejaïa. Ses aveux ont été diffusés dans une vidéo avec un appel à témoins. La justice a de plus en plus recours à ce procédé devant la prolifération du phénomène.

Les appels à témoins permettent à d’autres victimes de se manifester et il s’avère toujours que l’imposteur a pris le temps de multiplier les arnaques. Mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. Le bonhomme arrêté à Bejaïa est originaire d’El Oued, à l’extrême sud-est de l’Algérie.

De ses aveux, il ressort qu’il a écumé plusieurs wilayas, jusqu’à Oran, en passant par Alger.

L’escroc se faisait passer pour le conseiller d’un ministre dont le nom n’a pas été divulgué. Pour faire vrai, il se pare de tenues impeccables, parfois d’uniformes d’autres fonctions officielles, selon les besoins de l’identité usurpée. La vidéo diffusée par les services de police a été accompagnée de photos du mis en cause portant des uniformes différents.

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Il intervient dans presque tous les secteurs. « Pour des logements, des autorisations d’exploitation d’espaces de loisir sur la plage et tous types de problèmes au niveau de l’administration », avoue-t-il.

Il lui arrive même de promettre d’intercéder auprès de la justice pour des affaires pénales, faisant croire qu’il connaît le procureur de telle ou telle juridiction. Son « tarif » donne le tournis : 200.000 ou 300.000 dinars par « intervention », plutôt par promesse d’intervenir.

Les « conseillers » ont la cote

Si ce type d’individus ne font que vendre du vent, ils encaissent en revanche des sommes colossales tant la culture de « l’intervention » et du « piston » s’est ancrée dans la société algérienne.

Beaucoup d’Algériens ont recours à leurs connaissances dans l’administration et les services publics. De l’investisseur qui souhaite écourter les délais ou obtenir un marché au simple citoyen qui doit effectuer une radiographie dans un hôpital public ou qui cherche un logement, un emploi ou même un visa.

Ce procédé est le recours de ceux qui sont parfois dans leur droit mais lésés par l’administration, et de ceux qui souhaitent obtenir indûment un avantage. Il est utilisé aussi par ceux qui cherchent à obtenir des avantages auxquels ils n’ont pas droit.

Si le phénomène a pris cette ampleur que laisse deviner la cadence des appels à témoins lancés par la justice, c’est que la bureaucratie, la corruption et les passe-droits ont aussi proliféré en Algérie.

Les escrocs ne font que se mettre à l’air du temps. À une certaine période, les fonctions militaires et judiciaires étaient les plus usurpées. Se faire passer pour un officier de l’armée ou un procureur permettait aux imposteurs de faire miroiter à leurs victimes le règlement certain de leurs problèmes.

Depuis quelque temps, la tendance est de se faire passer pour le conseiller d’un ministre ou même du président de la République. Un de ces faux conseiller à la Présidence a été arrêté en avril dernier à Sétif après avoir fait d’innombrables victimes.

En septembre 2020, le ministère de la Défense a annoncé l’arrestation par les éléments de la direction de la sécurité intérieure d’un individu qui se faisait passer pour le président d’un prétendu « conseil national des jeunes », une institution qui n’existe pas, ainsi que comme cadre à la Présidence.

« Cette interpellation intervient suite à une enquête et une poursuite minutieuse qui a abouti à l’implication du mis en cause dans des affaires d’usurpation de fonction de cadre auprès des services de la Présidence de la République, d’escroquerie de cadres supérieurs, de pratiques de chantage et de corruption, et d’activités subversives sur les réseaux sociaux. Il prétend, également, entretenir des liens de parenté avec des hauts responsables de l’État, civils et militaires », avait indiqué le MDN dans un communiqué.

Aux quatre coins du pays, combien sont-ils à vivre de la détresse et de la naïveté de certains, et de la cupidité d’autres ?

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