“Décaféiné” sans le duo Messi-Ronaldo, une première depuis 2007, le clasico Barcelone-Real Madrid s’annonce épicé malgré tout, dimanche au Camp Nou (16h15/15h15 GMT), avec en jeu la tête du classement d’un Championnat d’Espagne ultra-serré… et la tête de l’entraîneur merengue Julen Lopetegui.
Pendant une décennie, l’affrontement Barça-Real était alléchant pour la confrontation directe entre les deux Ballons d’Or. Mais cette ère-là s’est achevée avec le départ cet été de Cristiano Ronaldo pour la Juventus et la blessure à un bras de Lionel Messi, indisponible ce week-end.
Et la presse espagnole d’évoquer un clasico devenu soudain “décaféiné” dimanche pour la 10e journée de Liga.
Sera-t-il fade pour autant ? Pas si sûr, tant cette rivalité centenaire passionne l’Espagne et la planète foot, avec environ 600 millions de téléspectacteurs attendus dimanche. Et la moyenne de buts du match de clubs le plus suivi au monde promet du grand spectacle: 3,3 buts par rencontre.
“Jouer le clasico a une saveur particulière. Le public te communique encore plus d’adrénaline et on veut gagner, quoi qu’il arrive”, a expliqué l’avant-centre Luis Suarez sur le site internet du Barça.
Et le camp barcelonais refuse de croire que la “Maison blanche”, en pleine série noire, se rendra sans se battre dimanche.
– Couperet –
Un sursaut est de toute façon indispensable pour l’équipe merengue, qui a enchaîné cinq matches sans gagner avant de battre poussivement le modeste Viktoria Plzen (2-1) mardi en Ligue des champions. Au point que Lopetegui se retrouve cerné par les rumeurs de renvoi avant un clasico devenu couperet.
“Une dynamique ne s’inverse pas du jour au lendemain, mais pour moi, c’est un moment charnière”, a dit croire le technicien madrilène mardi soir, conscient de jouer sa place dimanche.
A l’inverse, le Barça aborde bien au sec ce rendez-vous promis à de fortes pluies automnales: même sans Messi, le club catalan a impressionné mercredi contre l’Inter Milan (2-0) et il occupait avant cette journée la tête de la Liga (18 pts), avec quatre longueurs d’avance sur le Real (14 pts).
Evidemment, les Barcelonais rêveraient de reléguer à sept longueurs leurs rivaux de toujours. Mais les Madrilènes savent qu’ils leur suffit de gagner au Camp Nou pour revenir à un petit point, chasser la crise et préserver Lopetegui, très apprécié du vestiaire.
“Tout le monde est derrière l’entraîneur”, a déclaré le milieu allemand Toni Kroos à l’AFP. “Nous faisons tout notre possible pour obtenir des résultats et c’est bon signe. Cela montre que nous voulons garder cet entraîneur, c’est un très bon technicien et j’ai confiance dans le fait qu’il puisse inverser la situation.”
– Suarez-Benzema, duel attendu –
Lopetegui devra choisir en attaque entre Isco, plus créatif, et Marco Asensio, plus apte à exploiter les espaces. Quant à Valverde, il lui faudra faire des choix sur le flanc droit: soit le duo Semedo-Sergi Roberto, plus défensif, soit l’attelage Sergi Roberto-Rafinha, comme contre l’Inter.
Mais la clé du match concerne sans doute les buteurs: sans Messi ni Ronaldo, premier (26 buts) et deuxième (18 buts) meilleurs buteurs des clasicos, les avant-centres Luis Suarez et Karim Benzema sont très attendus.
“A titre personnel, c’est un rêve de gosse de marquer dans ce genre de matches. Cela m’a souvent souri”, a prévenu Suarez, six fois buteur dans les clasicos.
Quant à Benzema, meilleur marqueur du Real cette saison (6 buts) et auteur de neuf buts face au Barça, il s’est fixé pour objectif d’être davantage finisseur après des années au service de Ronaldo.
“J’ai l’objectif de mettre beaucoup de buts cette année”, a-t-il reconnu.
“J’ai changé un peu mon jeu. J’attaque beaucoup les ballons sur les centres, j’essaie de me mettre dans les positions d’un vrai attaquant parce que je sais le faire aussi. On me demande beaucoup de buts et ça me motive”, a prévenu le Français, capable d’apporter du piment dimanche au Camp Nou.