Une nouvelle étoile s’est levée dans le ciel espagnol: Isco, auteur d’un doublé samedi contre l’Italie (3-0), a illuminé le jeu de l’Espagne et esquissé un futur radieux pour sa sélection, proche de se qualifier pour le Mondial-2018.
On disait la “Roja” vieillissante et éteinte, on l’a retrouvée rajeunie et étincelante samedi soir au stade Santiago-Bernabeu, avec comme maître à jouer Francisco Alarcon “Isco” (25 ans, 21 sélections).
Le talent inné du petit meneur de jeu du Real Madrid a fait le reste: un coup franc du pied droit en lucarne (13e), une frappe rasante du gauche au ras du poteau (40e) et une multitude de gestes de grande classe, comme ce petit pont ou ce coup du sombrero réussis au dépens de l’infortuné Marco Verratti.
“Isco, quelle brute!”, a titré en première page dimanche le quotidien sportif madrilène Marca, le plus lu du pays. “Deux buts somptueux et magiques et un petit pont mémorable sur Verratti ont rapproché l’Espagne du Mondial.”
A sa sortie du terrain, le public du stade Bernabeu, antre du Real, lui a réservé une ovation digne de sa prestation: mémorable.
– ‘Tout m’a souri’ –
“C’est peut-être le match plus spécial que j’ai disputé avec la sélection, au vu de l’adversaire, de l’enjeu, du stade. Tout m’a souri”, a réagi Isco en zone mixte.
C’est une consécration bienvenue pour ce petit milieu atypique, aux jambes arquées et aux dribbles courts, qui traînait une réputation de dilettante à son arrivée au Real en 2013 pour 30 M EUR.
Devenu plus complet et plus généreux dans l’effort grâce à Carlo Ancelotti (2013-2015) puis Zinédine Zidane (depuis 2016), Isco est désormais régulièrement titulaire dans l’équipe merengue.
C’est l’Espagne qui en profite: le natif de Benalmadena, près de Malaga, a joué samedi dans un rôle de meneur de jeu très libre, épaulant Andres Iniesta (33 ans) dans l’animation offensive. Et beaucoup de gens en Espagne voient Isco comme l’héritier de “Don Andres”.
Au petit jeu des comparaisons, la presse espagnole a publié samedi une photo du joueur du Real entouré de cinq adversaires, allusion à un célèbre cliché montrant Iniesta encerclé par cinq défenseurs italiens à l’Euro-2012.
“Ses partenaires et le public voient (Isco) comme l’un des leaders de l’équipe de Julen Lopetegui, un de ces joueurs qui doivent ramener la sélection à sa juste place”, a écrit le journaliste José Felix Diaz dans Marca.
– Relève –
Quoi qu’il en soit, Isco incarne la relève au sein d’une équipe savamment dosée, entre l’ossature des champions du monde 2010 (Ramos, Piqué, Busquets, Iniesta) et le sang neuf de la génération championne d’Europe Espoirs en 2013 (Isco, De Gea, Koke, Thiago Alcantara).
A l’époque, le sélectionneur des moins de 21 ans s’appelait Julen Lopetegui. A la tête de la sélection A depuis un an, le technicien n’a pas hésité: il a rappelé Isco, absent du Mondial-2014 et de l’Euro-2016, et lui a confié les clés du jeu espagnol.
“C’est une chose d’avoir des qualités, une autre d’être un grand footballeur. Isco a toujours eu des qualités et il est en train de devenir un grand footballeur”, a résumé le sélectionneur.
Lopetegui perpétue ainsi la tradition des petits gabarits très techniques (Xavi, Iniesta, Cesc Fabregas…) qui ont fait les beaux jours de la “Roja”, lauréate d’un fabuleux triplé Euro-Mondial-Euro entre 2008 et 2012.
Et dans le sillage d’Isco, c’est toute une nouvelle génération qui ambitionne de briller à la Coupe du monde en Russie: sept points lors des trois dernières journées (Liechtenstein, Albanie et Israël) suffisent à l’Espagne pour se qualifier.
“Nous en sommes très proches”, a souligné Isco. “Cette équipe a encore très faim: ceux qui ont déjà gagné (le Mondial), ceux qui sont nouveaux, ceux qui reviennent. C’est une équipe incroyable.” Et Isco en est l’un des joyaux les plus brillants.