Nouvelle victoire pour le Front Polisario dans son conflit avec le Maroc. La justice espagnole a décidé de classer définitivement une enquête rouverte la semaine dernière contre Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Mercredi 29 septembre, le tribunal de l’Audience nationale a annoncé avoir révoqué le non-lieu prononcé en juillet dernier en faveur du chef du Front Polisario, décidant de rouvrir l’enquête.
Mais celle-ci a de nouveau été classée, annonce ce lundi 4 octobre la même juridiction.
L’affaire remonte à l’année 2008, lorsqu’une plainte pour « génocide » avait été déposée contre Brahim Ghali par une association sahraouie affiliée au Maroc.
Hospitalisé en Espagne en mai dernier après une infection au Covid-19, le président sahraoui a été entendu le 1er juin par un juge qui n’a retenu aucune charge contre lui, jugeant les arguments présentés par les plaignants non convaincants.
Ghali est rentré le lendemain à Alger où il a poursuivi les soins à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja. La plainte sera ensuite classée le 29 juillet, avant d’être rouverte la semaine passée.
Une décision annulée ce lundi par l’Audience nationale, la plus haute juridiction en Espagne, pour prescription des faits. « Le juge chargé du dossier a décidé de classer la plainte sans poursuivre le leader du Polisario, Brahim Ghali, dans le dossier pour génocide découlant de la plainte déposée par l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme », a déclaré la juridiction dans un communiqué.
La même source a expliqué que les faits dénoncés dans la plainte vont de 1974 à 1990 et sont donc prescrits. Ces mêmes faits « ne rassemblaient pas tous les éléments caractérisant le crime de génocide », a estimé le juge qui a en outre relevé qu’il manquait des détails concrets de la participation de Brahim Ghali.
L’hospitalisation du chef du Polisario en Espagne a donné lieu à une crise ouverte entre ce pays et le Maroc qui avait notamment laissé entrer plus de 10.000 migrants dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Une décision qui a valu à Rabat un rappel à l’ordre ferme de la part de Bruxelles. Le Parlement européen avait réagi en accusant le Maroc d’utiliser le chantage migratoire pour obtenir des concessions de la part de l’Union européenne sur le dossier du Sahara occidental.