Le Real Madrid de Zinédine Zidane, qui a reconquis le trône d’Espagne au printemps, fait figure de monarque absolu avant l’ouverture de la nouvelle saison de Liga ce week-end. D’autant que les prétendants Barcelone, Atletico ou Séville abordent sans certitudes cette campagne 2017-2018.
Le Real sur la voie royale
Qui pourrait bien battre le Real, intraitable depuis la nomination de Zidane en janvier 2016? Avec l’entraîneur français, la “Maison blanche” vient de remporter sept trophées sur neuf possibles, dont les deux dernières Ligues des champions.
“Pour en arriver là, cela n’a pas été pas facile. Nous avons du talent, mais il y a beaucoup de travail derrière”, a résumé le jeune technicien (45 ans), qui doit prolonger prochainement son contrat jusqu’en 2020.
Euphoriques, les supporters madrilènes rêvent tout haut d’un incroyable sextuplé digne de celui du Barça de Pep Guardiola en 2009: conquérir cette saison les six titres possibles pour un club espagnol.
Le Real en a déjà raflé deux en août: la Supercoupe d’Europe aux dépens de Manchester United (2-1) et la Supercoupe d’Espagne face au FC Barcelone (3-1, 2-0). En décembre, il y aura le Mondial des clubs, puis le rêve au printemps 2018 d’un triplé Liga-Coupe-C1 que le Real n’a jamais réussi, au contraire du Barça (2009 et 2015).
Pour y parvenir, la “Maison blanche” n’a modifié son effectif qu’à la marge cet été, avec les arrivées du jeune latéral français Theo Hernandez (Atletico) et du milieu espagnol Dani Ceballos (Betis).
Le quadruple Ballon d’Or Cristiano Ronaldo, bien que suspendu pour les quatre premières journées de Liga, devrait être encore entouré d’une équipe de rêve: Karim Benzema, Gareth Bale, Isco, Marco Asensio… Peut-être la meilleure attaque d’Europe!
Mais attention, car tous les clubs voudront faire chuter les rois d’Espagne. “C’est le début d’une saison qui va être longue et difficile. Ce sera de plus en plus difficile chaque jour”, a prophétisé Zidane.
Le Barça sans prince héritier
Au Barça, le départ de Neymar au Paris SG pour un montant record de 222 millions d’euros a profondément ébranlé le club, en pleine reconstruction avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur, Ernesto Valverde.
Voilà ce dernier contraint de réinventer l’équipe sans l’emblématique trio d’attaque “MSN”, désormais réduit au quintuple Ballon d’Or Lionel Messi et à l’avant-centre uruguayen Luis Suarez.
En outre, le moral blaugrana est en berne: le petit prince brésilien (25 ans) devait succéder un jour à Messi (30 ans) comme icône du club et son départ laisse un grand vide.
Bref, le Barça semble davantage focalisé sur la clôture du mercato le 31 août que sur la reprise de la Liga ce week-end: le club espère attirer à temps le milieu brésilien Philippe Coutinho (Liverpool) et l’ailier français Ousmane Dembélé (Dortmund).
En attendant, avec ses recrues peu spectaculaires (Deulofeu, Semedo, Paulinho), le Barça ne semble pas prêt pour reconquérir la couronne nationale. Mais Valverde refuse de croire au déclin: “Nous avons une bonne équipe et peut-être que si des joueurs arrivent, on peut retrouver notre équilibre”, a-t-il prévenu.
L’Atletico change de fief
La grande nouveauté de l’intersaison pour l’Atletico Madrid, c’est son stade: l’équipe de Diego Simeone évoluera à partir de mi-septembre au Wanda Metropolitano, une enceinte flambant neuve dans l’est de la capitale espagnole (70.000 places).
Pour le reste, calme plat: le club est interdit de recrutement par la Fifa jusqu’à janvier 2018.
Le club “colchonero” a néanmoins bétonné le contrat de son attaquant vedette Antoine Griezmann, prolongé jusqu’en 2022, et il a recruté pour janvier prochain le milieu offensif Vitolo (prêté à Las Palmas d’ici là)… en attendant peut-être le retour du bouillant avant-centre Diego Costa (Chelsea).
Séville et consorts à l’affût
Comme d’habitude, la lutte pour les places européennes s’annonce acharnée en Liga.
A Séville, l’heure est à la reconstruction sans l’emblématique directeur sportif Monchi ni l’entraîneur Jorge Sampaoli, partis à l’intersaison. C’est un autre technicien argentin, Eduardo Berizzo, qui a repris le flambeau d’une équipe renforcée par Nolito, Ever Banega ou encore Jesus Navas.
Le cas de Valence est plus compliqué. Grand d’Espagne historique, le club se débat dans une instabilité chronique depuis plusieurs saisons et il faudra voir si l’entraîneur Marcelino Garcia parvient à le stabiliser.
Citons aussi l’ambitieux Villarreal, habitué des compétitions européennes, la Real Sociedad, le Celta Vigo ou l’Athletic Bilbao. Autant d’obstacles vers le titre pour les grands d’Espagne.