L’affaire de l’espionnage d’opposants dans des pays africains, dont l’Algérie, avec l’aide de l’équipementier chinois Huawei prend de l’ampleur. Ce vendredi, deux pays mis en cause par l’article du Wall Street journal ont réagi de manière officielle. Les gouvernements ougandais et zambien ont démenti que des employés du géant chinois des télécoms Huawei avaient aidé leurs services de renseignements respectifs à espionner leurs opposants, rapporte l’agence AFP.
« Il est totalement faux de prétendre que Huawei a aidé des gouvernements africains parmi lesquels l’Ouganda à espionner leurs opposants politiques », a déclaré le porte-parole de la présidence ougandaise Don Wanyama.
Selon le porte-parole de la présidence ougandaise, les conclusions de l’article du Wall Street Journal sont « une continuation de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ».
La porte-parole du gouvernement zambien a qualifié sur Twitter de « malveillant » l’article du WSJ. « Nous le démentons avec le mépris qu’il mérite », a indiqué Dora Siliya.
L’Algérie, troisième pays mis en cause de manière directe par l’enquête du journal américain, n’a pas réagi officiellement. Mais la filiale algérienne du géant chinois a publié ce vendredi très tôt un communiqué dans lequel elle dément ces informations.
« Le 14 août, un article de « Wall Street Journal », que certains médias algériens ont repris, en indiquant que les employés de Huawei avaient utilisé les solutions de la Safe city « la ville sécurisées » et les solutions des autres sociétés pour aider les gouvernements ougandais, zambiens et algériens à espionner leurs opposants politiques », a écrit Huawei Algérie dans une déclaration.
« Huawei tient à clarifier la situation et dénoncer toutes ces accusations non fondées. Huawei rejette complètement les allégations non fondées et incertaines du Wall Street Journal contre ses activités commerciales en Algérie, en Ouganda et en Zambie », a ajouté la filiale de l’équipementier.
Côté officiel, ni le ministère algérien des Affaires étrangères ni l’ambassade de Chine en Algérie n’avaient encore réagi ce vendredi en fin de journée.
Selon le journal américain, l’Algérie a servi de modèle présenté aux pays africains intéressés par les services de Huawei.
Pour convaincre de l’efficacité de leur système, les dirigeants de Huawei ont recommandé aux autorités ougandaises de jeter un œil au système de surveillance présent en Algérie, révèle notamment le Wall Street Journal, qui affirme dans ce cadre qu’une équipe de responsables de sécurité ougandais s’est déplacée en septembre 2017 à Alger pour étudier le système de vidéo-surveillance à Alger, qui comprend des centres de surveillance de masse et de cyber-surveillance.
« Nous avons discuté le fait de pirater des personnalités de l’opposition qui peuvent menacer la sécurité nationale », a déclaré un des responsables ougandais cité par le Wall Street Journal. Le même responsable a ajouté que « les Algériens sont avancés dans ce domaine ».