Au lieu de payer des chômeurs, un sénateur propose de verser une indemnité à des stagiaires temporaires dans des secteurs qui manquent de main-d’œuvre.

À l’occasion de la rencontre gouvernement-walis, samedi 25 septembre, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé la mise en œuvre dès 2022 d’une allocation chômage sous forme de présalaire. Une première en Algérie qui fait face à un fort taux de chômage parmi les jeunes.

«Elle sera mise en œuvre à 100% dans deux ou trois mois pour que son paiement soit effectif avec le budget de 2022 », a annoncé le chef de l’Etat.

L’allocation sera supprimée lorsque le bénéficiaire est embauché, a-t-il précisé.

La mesure, selon le premier ministre, Aimene Benabderrahmane, devrait toucher les chômeurs âgés entre 19 et 45 ans. Les parlementaires ont proposé de ramener le seuil minimal d’éligibilité à 25 ans.

« Un bachelier de 19 ans est à l’université. De plus, il est encore chez ses parents. Le jeune qui a échoué au BAC peut, lui, s’orienter vers la formation professionnelle», a argué le sénateur Abdelouhab Benzaim, contacté par TSA.

 « La tranche d’âge la plus importante concerne les plus de  25 ans », a-t-il ajouté. Une période qui correspond généralement à la fin des études universitaires et des stages. Un budget de 132 milliards de dinars aurait été déjà prévu pour la mise en place de l’allocation-chômage.

«Un chômeur du centre a plus de chances de trouver un emploi »

« Démissionner d’un emploi dans le cadre du dispositif de pré-emploi n’est pas une garantie pour bénéficier de l’allocation-chômage », a prévenu Benzaim.

« L’employé recruté dans le cadre du dispositif de pré-emploi bénéficie d’un salaire permanent tandis que l’allocation est temporaire », a précisé le parlementaire pour souligner la différence entre ces deux catégories dont les salaires sont quasi-identiques.

De plus, l’allocation-chômage tombe dès lors que son bénéficiaire trouve un travail. La valeur de cette prime est de 14.000 DA/mois pour les régions du sud, 12 000 DA pour les régions est et ouest et seulement 10 000 DA dans la région centre du pays.

«Un chômeur du Centre a plus de chances de trouver un emploi », explique Abdelouhab Benzaim qui propose de remplacer l’allocation-chômage par une « allocation de stage temporaire ».

« Dans les différents secteurs (administrations, aéroports, tourisme, agriculture, la santé, l’éducation, etc.) on cherche des stagiaires temporaires », affirme M. Benzaim.

Le parlementaire qui compte saisir le Premier ministre à ce sujet, propose l’affectation des chômeurs inscrits sur les fichiers de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) vers des stages dans des organismes et des sociétés des secteurs publics et privés, tout en bénéficiant de l’« allocation de stage temporaire pendant une période de 6 mois renouvelables une seule fois».

« Les bénéficiaires de l’allocation devraient, selon les profils, être orientés par l’Anem vers les secteurs demandeurs comme les surfaces commerciales et les administrations qui manquent de coursiers et de secrétaires, de plombiers, de concierges, etc.», a suggéré le sénateur.