La plus grande université d’Algérie est aussi une pépinière de sommités scientifiques qui se distinguent dans le gotha mondial. Belgacem Haba, Noureddine Melikechi et Baaziz Achour, outre leur nationalité algérienne, ont un autre point commun : ils ont été formés à l’université des sciences et technologie Houari-Boumédiène, en abrégé USTHB, de Bab Ezzouar (Alger). Les trois scientifiques algériens se sont imposés au plus haut niveau de la recherche aux États-Unis.
S’étendant sur 150 hectares à une quinzaine de kilomètres à l’Est d’Alger, l’USTHB a ouvert ses portes en 1974. Elle compte aujourd’hui plus de 76.000 étudiants et plus de 2.100 enseignants. Un véritable concentré d’intelligence.
En 50 ans, elle a formé plus de 100.000 ingénieurs et techniciens supérieurs dans diverses spécialités scientifiques et techniques, physique, chimie, mathématiques, informatique, électronique, mécanique, génie civil, géologie…
Beaucoup de diplômés de cet établissement ont poursuivi leurs études à l’étranger et certains se sont distingués en devenant des chercheurs renommés ou des cadres de haut niveau dans des entreprises ou organismes prestigieux.
L’un des plus connus d’entre eux est Belgacem Haba. Le natif d’El Meghaier, au Sud du pays, fait partie de la toute première promotion de l’USTHB, qu’il a rejoint l’année même de sa création, en 1974. Il en est sorti avec le diplôme d’ingénieur en physique en 1980. Haba a poursuivi des études en physique appliquée et en sciences des matériaux à l’université de Stanford, en Californie.
Il est aujourd’hui un éminent chercheur aux USA, avec près de 450 brevets déposés. Chacune de ses inventions contenant plusieurs applications, le chercheur algérien en est à 1.600 brevets. C’est l’un des chercheurs les plus prolifiques au monde.
En 2022, il a été désigné « homme le plus inventif de la Silicon Valley ». En Algérie, où il a fondé une université privée de technologie, Haba a été décoré de l’ordre du mérite national « Achir ».
Belgacem Haba, Noureddine Melikechi et Baaziz Achour, tous des anciens de Bab Ezzouar
Noureddine Melikechi, l’Algérien de la NASA, est, lui aussi, un ancien de l’USTHB, où il a obtenu un DES de physique en 1980. Après des études à l’université de Sussex (Royaume-Uni), il revient en Algérie pour effectuer son service national puis repart, cette fois, pour les États-Unis. Melikechi s’est spécialisé en lasers et en optique quantique.
Il a effectué une brillante carrière universitaire en tant qu’enseignant-chercheur, jusqu’à devenir le recteur du Kennedy College of Sciences at the University of Massachusetts Lowell. En 2023, le collège a annoncé que l’Algérien a dépassé les 1.000 citations de ses travaux dans diverses recherches scientifiques à travers le monde.
Noureddine Melikechi est aussi connu pour sa contribution aux programmes de l’agence spatiale américaine NASA pour laquelle il travaille comme physicien atomique. Il fait partie de l’équipe de l’agence américaine de la mission Mars 2020. Il a pris part au lancement de Perseverance qui a atterri sur Mars en février 2021.
Plus tôt ce matin, à 3 h 34 (cote Est des États-Unis), l’hélicoptère Ingenuity a effectué son premier vol sur Mars et a atterri en toute sécurité sur la surface de la planète. Il s’agit du premier vol en hélicoptère sur une planète autre que la Terre. Science sans frontières.
— Noureddine (@nmelikechi) April 19, 2021
Baaziz Achour est moins médiatisé en Algérie, mais la place qu’il s’est faite dans le gotha technologique aux États-Unis est tout aussi respectable. Comme Haba et Melikechi, Achour est un produit de l’USTHB de Bab Ezzouar, où il a obtenu un diplôme d’ingénieur système. En 1993, il rejoint la société américaine Qualcomm, qui deviendra un géant mondial des solutions de télécommunications.
Jeudi 12 décembre 2024, Qualcomm a annoncé la nomination du génie algérien comme directeur technologique. La nouvelle a été rapportée par des médias du monde entier tant le poste est important.
Sa mission : Diriger les activités de recherche et développement et d’ingénierie de l’entreprise et d’exécuter sa stratégie dans les technologies (communications sans fil, informatique et intelligence artificielle). Achour a grandement contribué au développement de la 5G de la téléphonie mobile et travaille actuellement sur la 6G. Aux États-Unis, l’ancien de Bab Ezzouar a déposé 24 brevets dans les télécommunications sans fil.
SUR LE MÊME SUJET :