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États-Unis : patron du FBI limogé, un nouveau « Watergate » ?

États-Unis : patron du FBI limogé, un nouveau « Watergate » ?

Le président des États-Unis, Donald Trump, a limogé mardi 9 mai le patron du FBI James Comey. Une décision inattendue déjà comparée au « Watergate », le plus gros scandale politique américain, qui avait contraint le président de l’époque à démissionner.

Dans une missive de quelques lignes à peine, le 45è président des États-Unis notifie son renvoi au patron du FBI depuis juillet 2016.

Officiellement, le directeur du Bureau fédéral d’enquête (FBI) est écarté en raison de sa gestion controversée du dossier des mails de Hillary Clinton, candidate démocrate à l’élection présidentielle. Pour rappel, l’enquête du FBI visait à démontrer si le fait qu’Hillary Clinton utilise sa messagerie personnelle quand elle était Secrétaire d’État avait pu compromettre la sécurité nationale.

Cette raison est pourtant curieuse, aux yeux de bon nombre d’observateurs. Car, si James Comey a été sévèrement critiqué pour avoir révélé de nombreux détails de l’enquête à la presse (Clinton le tient en partie responsable de sa défaite), le président Trump, alors candidat, s’est pourtant servi régulièrement de ce dossier pour attaquer sa rivale démocrate.

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Le FBI supervisait une enquête sur les liens entre Moscou et Washington 

En réalité, comme l’évoquent plusieurs élus américains, il est fort probable que l’enquête actuellement menée par le FBI sur les liens éventuels entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie (accusée d’avoir interféré dans la présidentielle américaine) soit à l’origine de ce licenciement. La Russie a nié, à plusieurs reprises, être intervenue dans la campagne. Quant à l’administration Trump, elle dément les accusations de collusion avec Moscou.

Si cette hypothèse se confirme, ce serait donc la deuxième fois qu’un président interfère de cette façon dans une enquête susceptible de l’impliquer. Certes, il ne s’agissait pas du chef du FBI, mais en 1973, le président Richard Nixon écarte le procureur indépendant Archibald Cox qui enquête sur le scandale du Watergate, une affaire d’espionnage politique révélée l’année d’avant.

Le locataire de la Maison Blanche nomme alors un nouveau procureur, mais refuse toujours de fournir des bandes d’enregistrements. Sa cote de popularité dans l’opinion publique s’effondre. Face au refus de Nixon, un ultimatum est alors fixé par le Capitole : il doit remettre les documents avant le 30 avril 1974, sans quoi il sera destitué. Mais le président ne cède pas et fournit à la place des transcriptions écrites. En août 1974, Nixon finit par démissionner afin d’éviter l’humiliation d’une procédure d’impeachment.

Un limogeage critiqué par les démocrates et les républicains 

Dès mardi, en réaction à cette décision, le chef de file de l’opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a réclamé la nomination d’un magistrat indépendant pour prendre en main l’enquête russe, actuellement menée par le FBI. Faute de quoi, « les Américains seront en droit de soupçonner que la décision de limoger le directeur Comey est une tentative d’étouffer », a-t-il lancé. Une demande rejetée par la Maison Blanche… « Nous ne pensons pas que cela soit nécessaire », a fait savoir Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de Donald Trump.

Mais bon nombre d’élus républicains s’interrogent également sur la décision de Donald Trump. Elle est jugée troublante par le chef de la commission du Renseignement du Sénat, Richard Burr. John McCain, responsable de la commission des forces armées, s’est quant à lui dit « déçu », et appelle à la création d’une commission d’enquête parlementaire spéciale. Selon le New York Times, le président devrait se rendre vendredi au siège du FBI.

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