Un scandale retentissant secoue l’École Supérieure Occitanie (ESO), située à Albi en France, qui est accusée d’avoir délivré de faux diplômes pour ses étudiants.
L’affaire, qui a éclaté en avril dernier, est entre les mains de la justice. Les étudiants ont reçu un véritable coup de massue en apprenant que leurs diplômes n’étaient pas valables, selon France 3.
Ayant payé leur formation à 4.000€, ils ont été victimes d’une fraude de la part de l’école en question.
L’ESO qui proposait des formations en immobilier, en banques et assurances délivrait des diplômes sans aucune valeur. Pourtant, l’école marquait sa présence dans les salons étudiants de la région et exhibait ses partenariats, notamment avec le club local de Rugby qui se sont avérés être une publicité mensongère par la suite.
L’avenir des étudiants victimes de l’arnaque est compromis. Dans le désarroi total, ils ont décidé de porter plainte et de lancer un appel à la solidarité sur les réseaux sociaux.
La supercherie a été découverte par une étudiante de cette école en avril dernier. En allant signer un contrat d’apprentissage, elle apprend que la mention figurant sur le document était un simple titre professionnel, un diplôme niveau BTS.
Près d’une centaine d’étudiants sont dans la même situation. Depuis trois ans, l’ESO n’a délivré aucun « vrai diplôme », a indiqué France 3.
Un ancien salarié de l’école a, lui aussi, été arnaqué. « Quand j’ai été embauché, et au bout de 3 mois, mes salaires et mes feuilles de paye tardaient à arriver. Et puis un jour plus rien. La dirigeante a fini par m’avouer que j’étais en possession de fausses fiches de paie », a-t-il expliqué pour le même média.
L’ex-employé de cette école a alerté l’inspection du travail et a déposé plainte au niveau de la gendarmerie pour « travail dissimulé » et « abus de confiance ». De son côté, l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales URSSAF a ouvert une enquête pour travail dissimulé.
Le 19 avril, le procureur d’Albi a ouvert une procédure judiciaire contre l’établissement et sa gérante suite à plusieurs dépôts de plainte. La directrice de l’école a été placée en garde à vue par la gendarmerie et a également fait l’objet d’une interdiction de gérer.
L’école incriminée n’a pas été fermée. Un administrateur judiciaire a été désigné pour la gérer. Cette année, une trentaine d’étudiants sont concernés. Ils ont été informés par l’administrateur via un e-mail que leurs diplômes n’étaient pas valables.
« J’avais fait beaucoup de recherches aussi de mon côté pour avoir les diplômes certifiés et c’est pour ça que j’ai fait confiance à l’école et que je me suis inscrit. Apprendre cela à deux mois des examens, c’est énervant », a déclaré un étudiant en bachelor immobilier au niveau de l’ESO.
Soucieux de sauver leur année scolaire, des étudiants victimes de l’arnaque ont lancé un appel sur les réseaux sociaux pour chercher « une école certifiée et reconnue pour les bachelors immobilier et RDC (responsable du développement commercial, ndlr) ».
Les victimes réclament la fermeture définitive de l’établissement. L’avocat des étudiants évoque « un préjudice matériel et moral considérable ». Il affirme que ses clients sont « extrêmement choqués et remontés ».
Au niveau de la justice, l’enquête suit son cours pour déterminer l’ampleur de la fraude dont ont été victimes les étudiants.
France : la destination privilégiée des étudiants algériens
Poursuivre des études supérieures en France est encore aujourd’hui l’option la plus prisée par les étudiants algériens. Les postulants algériens représentent la deuxième communauté la plus présente parmi l’ensemble des étudiants étrangers en France.
En 2020-2021, ils étaient près de 29.333 à avoir choisi les bancs des établissements français.
Le pays est encore très demandé par les Algériens, en raison de sa proximité, de la langue française qu’ils maîtrisent déjà ou encore des liens personnels avec le pays. La France, encore aujourd’hui, représente une forme de sécurité pour les étudiants algériens qui souhaitent assurer leur avenir.
Pourtant, faire des études en France peut également s’avérer être un parcours du combattant. La question du visa est tout d’abord un casse-tête.
Les étudiants algériens ont été confrontés à la même réduction d’octroi de visas que leurs voisins marocains et tunisiens durant l’année 2021-2022. Repoussant parfois leurs désirs de mener des études en France.
Les niveaux normaux d’attribution sont de retour depuis décembre 2022, mais l’obtention d’un visa d’études dépend encore de la situation de chaque étudiant.
Mais il faut également compter sur l’admission dans des établissements universitaires sur dossier ou dans les écoles sur la base de concours, qui peut devenir un cauchemar. Les critères d’accès sont de plus en plus difficiles et représentent un défi de taille.
Désormais, une nouvelle inquiétude vient s’ajouter à la démarche d’étudiants algériens qui souhaitent se rendre en France. Celui de valider un diplôme valide et authentique. Il n’est pas seulement question de la réputation des formations, mais aussi d’éviter les arnaques développées dans le milieu de l’enseignement.
La France est de plus en plus le théâtre d’arnaques aux diplômes. La presse française relève de nombreux cas récents de formations inachevées ou de diplômes non reconnus par l’État français et donc même par l’Union européenne.
En plus du cas de l’École Supérieure Occitane (ESO), des étudiants de la Campus Academy, une filière d’enseignement supérieur privé, ont connu le même sort.
Ce réseau composé de 10 écoles situées à Aix-en-Provence, Angers, Lyon, Nantes, Rennes et Toulouse a connu des difficultés financières l’empêchant de fournir les formations promises aux étudiants.
Les élèves ont tout simplement été abandonnés au fil de l’année. Ils n’ont jamais reçu la totalité des cours du programme, malgré le paiement des frais de scolarité conséquents.
De même pour l’école SHG Lyon qui, en 2022, a été placée en liquidation judiciaire. L’établissement a tout simplement abandonné ses étudiants qui pourtant avaient payé près de 11.000 euros par an pour être formés aux métiers de management dans le secteur de l’hôtellerie. Plusieurs d’entre eux n’ont pas reçu la totalité des cours inclus dans la formation et n’ont jamais été diplômés.
Comment éviter ce type d’arnaque au diplôme en France ?
La multiplication de formations privées en France laisse le champ libre à certaines dérives. Malgré une vigilance de la justice française, qui prend les mesures nécessaires pour empêcher les abus de confiance, il est assez rare que les étudiants récupèrent le montant des frais de scolarité.
Les victimes – comme l’ont fait les élèves de l’ESO – doivent souvent engager leurs propres poursuites pour obtenir gain de cause.
Comment se prémunir de ce genre d’arnaque ?
Pour les étudiants algériens, ce risque peut être trop coûteux. Ces derniers engagent souvent leurs économies, empruntant pour mener à bien leur projet étudiant et ne disposent pas de seconde chance.
Sans compter que le renouvellement de leur titre de séjour en tant qu’étudiant peut être impacté par ce type d’arnaque. Sans justificatif valide et légal de l’obtention d’un diplôme ou à minima la certification des années d’études validées, le renouvellement des titres de séjour peut être refusé.
Les arnaques sont nombreuses, mais pas systématiques. Il existe des méthodes pour évaluer la fiabilité d’une formation et l’authenticité des diplômes délivrés :
– Consulter le catalogue Campus France. Il recense une grande quantité de formations en France reconnues et validées par les autorités françaises. Le catalogue est accessible en ligne sur le site Campus France. On peut faire des recherches en fonction du niveau de diplôme, de la région choisie ou du secteur d’études.
– Demander un maximum d’informations légales à l’établissement choisi. Il ne faut pas hésiter à envoyer un email détaillé pour demander des précisions, ou appeler le secrétariat dédié aux inscriptions.
– Dans le cas de formations spécialisées, dont le secteur professionnel exige un type de diplôme précis. Il peut être utile de contacter les ordres ou associations professionnelles du secteur visé pour leur demander quel diplôme est officiellement reconnu.
– En cas d’inscription dans une école privée et payante, se méfier des établissements exigeant peu de critères d’admission. Il est aussi intéressant de vérifier le contenu de la formation et le parcours des intervenants durant la formation.
– Ne pas envoyer d’argent en avance avant l’inscription. Il faut voir une inscription comme un contrat entre l’étudiant et l’établissement. Seul un document signé par les deux parties offre l’assurance qu’une formation sera délivrée jusqu’au bout.
– Vérifier les antécédents de l’établissement. La presse recense très régulièrement les cas d’arnaques. Il peut être intéressant de consulter l’organigramme de l’établissement pour comprendre qui prend les décisions ou si l’établissement est intégré à un groupement de sociétés. Cela permet de vérifier la solidité et la fiabilité de l’établissement.