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Européennes : de « nombreux » musulmans de France ont voté extrême-droite

Européennes : de « nombreux » musulmans de France ont voté extrême-droite

Y a-t-il vraiment un vote musulman en France ? Le recteur de la Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz a abordé ce sujet délicat dans un appel qu’il a lancé lundi à faire barrage à l’extrême-droite qui se prépare à prendre les clés de Matignon.

Dans le même appel, le recteur de la Mosquée de Paris dévoile que des musulmans de France ont voté pour l’extrême-droite lors des élections européennes du dimanche 9 juin, ce qui le laisse « perplexe ».

Les Français sont appelés à élire un nouveau parlement les 30 juin et 7 juillet prochains. Une victoire de l’extrême-droite est très probable après le score du Rassemblement national (RN) aux élections européennes du dimanche 9 juin. La France pourrait être dirigée par un gouvernement extrémiste dès cet été.

Face à cette éventualité, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a lancé lundi un appel au camp républicain pour "contrer la montée en puissance de ceux qui prônent la division et la haine".

Il appelle aussi les musulmans de France à voter en force aux législatives du 30 juin pour faire barrage à l’extrême-droite. 

Pour M. Hafiz, le président Emmanuel Macron, par sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale au soir de la victoire du RN aux Européennes 2024,  s’engage dans une "voie périlleuse« et ouvre les portes à »l’incertitude« et à des perspectives plus »sombres".

Dans un billet mis en ligne sur le site de la Grande mosquée de Paris lundi 10 juin, le recteur a qualifié une éventuelle cohabitation avec le RN de "mariage forcé« qui constitue déjà un »péril significatif« et qui pourrait »paver la voie de l’Élysée aux héritiers du maréchal Pétain".  

Montée de l’extrême-droite en France : l’appel du recteur de la mosquée de Paris

Son appel, Chems-Eddine Hafiz le lance d’abord à tous les partis républicains, qu’ils soient « héritiers du grand Charles de Gaulle », « successeurs du fin stratège François Mitterrand« ou du »combatif Georges Marchais ».

« Il vous reste vingt jours pour prouver que vous êtes dignes de la grandeur de la France (…) Il est temps de vous ressaisir et de sauver la France », leur dit-il. 

"Nous ne pouvons permettre à l’histoire de se répéter", écrit-il, rappelant que le « devoir » des partis républicains français est de « s’opposer fermement à l’extrême-droite".

 Ces partis doivent d’abord "dépasser leurs luttes intestines« et »proposer une alternative claire et unifiée". 

Poursuivant son plaidoyer pour l’union contre la montée de l’extrême-droite, Hafiz estime que "le destin de notre pays ne peut être abandonné à ceux qui souhaitent nous ramener en arrière".

"Le moment est venu pour les partis républicains de prendre leurs responsabilités et de montrer que la France est plus forte que la peur et la division", ajoute le recteur. 

L’appel est également destiné à la communauté musulmane, précisément aux mosquées affiliées à la Fédération de la Grande Mosquée de Paris, "et au-delà« . Il leur est demandé de faire un travail de sensibilisation des fidèles et d’encourager à voter »ceux qui se sont réfugiés dans l’abstention". 

France : ces musulmans qui votent pour l’extrême-droite

"La neutralité en ces temps critiques n’est pas une option« , écrit-il, insistant pour que les imams et les responsables religieux utilisent »leur tribune pour éveiller les consciences« en expliquant aux fidèles que »l’abstention n’est pas une neutralité, mais une abdication". 

Toutefois, dans le même billet, le recteur de la Grande mosquée de Paris a mis en lumière « le soi-disant « vote musulman » » qui est selon lui un « épouvantail souvent agité pour semer la peur ».

Il reconnaît, d’après ses « observations et ses contacts », que les musulmans de France eux-mêmes ont été nombreux à voter pour le Rassemblement national, dans une proportion qui "n’est guère éloignée de la moyenne nationale« . »Ce constat me laisse perplexe : dois-je m’en réjouir ou m’en alarmer ?", s’interroge-t-il. 

Pour Chems-Eddine Hafiz, cela confirme au moins que "les Français musulmans sont avant tout des citoyens français, sensibles aux mêmes enjeux sociaux, économiques et politiques que leurs compatriotes". 

« Cependant, cette réalité souligne également notre incapacité collective à démontrer aux électeurs français musulmans les dangers insidieux dissimulés derrière les discours mielleux des représentants locaux du Front National », analyse le recteur de la Grande mosquée de Paris, en pointant des « élus, habiles et rusés, (qui) se montrent très à l’écoute des préoccupations des représentants du culte musulman dans leurs territoires, masquant ainsi leur véritable agenda sous des promesses séduisantes et des attentions superficielles ».

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