Politique

Événements d’octobre 88 : Rahabi dénonce un « déni de vérité »

Abdelaziz Rahabi se prononce à propos des événements d’octobre 1988 et regrette que l’État ait passé sous silence leur commémoration. Dans une déclaration postée sur les réseaux sociaux, l’ex-ministre appelle l’État Algérien à « assumer sa responsabilité politique dans la crise d’octobre 88 pour être le véritable vecteur de la réconciliation de l’Algérie avec elle-même, avec son histoire plusieurs fois millénaire et avec celle du temps présent ».

« L’État passe sous silence, encore une fois la commémoration des événements sanglants d’octobre 88. Il reproduit et entretient ainsi la politique du déni de vérité, héritage historique et marqueur identitaire de la culture politique dominante dans notre pays », écrit-il.

« L’Algérie officielle, qui anime une campagne pour le projet constitutionnel qu’elle inscrit dans l’esprit de la continuité et de la pérennité de l’État algérien, occulte paradoxalement un événement fondateur du douloureux processus de démocratisation de l’Algérie. L’occultation d’un fait historique avéré est un défaut de reconnaissance pour le sacrifice de plusieurs dizaines de jeunes algériens qui renseigne sur le manque de compassion pour la douleur des proches des victimes et dénote du peu de considération pour l’expression populaire politique », ajoute l’ancien ambassadeur.

Pour lui, « le prix de la douleur des proches des victimes ne peut être quantifié ni compensé par un quelconque dédommagement matériel que nos dirigeants ont érigé en mode de gouvernement pour se donner bonne conscience et gagner du temps ».

Évoquant la conjoncture actuelle, Rahabi estime que « les enfants d’octobre sont revenus en février 2019 et le cycle de la contestation populaire en Algérie ne s’apaisera qu’avec l’avènement d’une Algérie de justice et de liberté ».

« L’État doit reconnaître sa responsabilité politique dans la crise d’octobre 88 pour être le véritable vecteur de la réconciliation de l’Algérie avec elle-même, avec son histoire plusieurs fois millénaire et avec celle du temps présent. L’Algérie grandit en assumant son passé, son État en sortira plus crédible, plus fort et surtout plus humain », conclut-il.

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