Les réserves de change de l’Algérie vont-elles augmenter dans les prochains mois ? Hier, vendredi, une dépêche de l’agence Reuters a semé le trouble. Citant Mohamed Loukal, Gouverneur de la Banque d’Algérie, l’agence d’information financière a affirmé que les réserves de l’Algérie vont « continuer d’augmenter tant que le baril se maintiendrait au-dessus de 50 dollars ». M. Loukal aurait tenu ces propos à Tunis, en marge d’une réunion internationale.
Cette déclaration contredit les affirmations du ministre des Finances Abderrahmane Raouya. Les réserves de change continueront à baisser jusqu’en 2021, d’après le ministre des Finances qui a annoncé, la semaine dernière devant les députés, le chiffre de 62 milliards de dollars de réserves en 2019, 47,8 milliards de dollars en 2020 et 33,8 milliards de dollars en 2021.
En effet, le calcul est simple. Les réserves de change suivent l’évolution de la balance des paiements. Cette année par exemple, avec un baril moyen estimé à 72 dollars, nous aurons un déficit de la balance des paiements de 17 milliards de dollars. Les réserves de change baisseront dans les mêmes proportions.
« Il faut un baril à environ 105 dollars pour que les réserves se stabilisent », estime un économiste interrogé par TSA. Or, aucun expert sérieux ni institution monétaire ne prédit un tel prix pour le baril avant très longtemps.
L’information de Reuters n’a pas été reprise par les médias algériens. Selon une source proche de la Banque d’Algérie, c’est le journaliste de l’agence qui aurait mal interprété les propos de Mohamed Loukal. Mais la Banque centrale n’a publié aucun démenti.